Notre association , membre de la Fnaut, promeut les moyens de transports alternatifs aux transports routiers individuels et défend les intérêts de leurs usagers sur le territoire des quatre départements de l’ex région Auvergne.
Nous sommes très déçus de constater que ce projet de contrat de plan continue à faire une place excessive aux investissements routiers, alors même que les besoins de financement des infrastructures de transports ferrés sont colossaux, compte tenu des retards accumulés depuis des décennies.
La nécessité de favoriser un transfert modal vers les modes les plus économes en énergie, en émissions de gaz à effet de serre, en espaces naturels et en nuisances diverses s’impose clairement. En conséquence, nous pensons que les moyens financiers de l’Etat et des régions doivent être affectés très prioritairement au réseau ferré, aux moyens de transports collectifs et aux modes doux.
Les seuls investissements routiers qui se justifient sont ceux visant à améliorer la sécurité et à réduire les nuisances en particulier le bruit.
En revanche, les besoins sur le réseau ferré si longtemps négligé sont très importants.
En nous limitant à l’Auvergne, nous rappelons que la régénération du réseau existant est encore à réaliser sur une part importante du réseau, non traité par le plan rail Auvergne, les CPER précédents ou le plan de relance : la ligne du Cévenol entre Langeac et Langogne, la ligne de l’Aubrac entre Neussargues et Loubaresse, la ligne Aurillac/Brive, sur sa partie auvergnate ( les régions Aquitaine et Occitanie ayant déjà traité les parties les concernant ). La ligne Clermont/St Etienne est actuellement interrompue entre Thiers et Boën faute d’une régénération à temps et nécessite une réouverture au plus vite. De même, la liaison Clermont/Ussel/Le Mont Dore est interrompue pour les mêmes raisons. Sur ces deux itinéraires, les services routiers de substitution sont de très mauvaise qualité et ne permettent pas d’assurer une alternative crédible ( temps de parcours excessifs et/ou mauvaise desserte des territoires traversés).
Les transports collectifs routiers sont également dramatiquement sous développés en Auvergne, en particulier dès que l’on sort du PTU de la métropole Clermontoise.
180 M€ ont été investis pour créer une troisième voie sur les autoroutes A71 et A75, ce qui est pour nous une aberration compte tenu de l’indigence des moyens de transports en commun pour le grand périurbain Clermontois !
Hors Clermont, et y compris sur les axes lourds très fréquentés, l’offre de transports collectifs est squelettique ( par exemple Le Puy/Yssingeaux/St Etienne ou Moulins/Montluçon ou encore Gannat/Moulins…
Les habitants de notre région sont donc condamnés à utiliser l’automobile y compris pour les déplacements répétitifs vers les agglomérations ce qui, compte tenu d’une tendance lourde au renchérissement des carburants, pose de sérieux problèmes à un grand nombre de ménages. Le CPER projeté ne nous semble pas suffisamment prendre en compte cette donnée sociale majeure, pas plus que les contraintes environnementales, énergétiques et climatiques.