
Longtemps dévolues à la voiture individuelle toute puissante, les villes moyennes développent désormais les modes doux à vitesse grand V. Pas toujours facile dans des intercos semi-rurales. Antoine Bouchet, pour le Courrier des maires et des élus locaux :
La voiture coûte cher, toujours plus cher. 5 900 euros par an en 2023 selon le Forum vies mobiles, le think tank créé par le SNCF. En huit ans, le prix moyen des assurances a augmenté d’un tiers, celui du carburant de 60 %. Au total, le « système voiture » coûterait 26 milliards d’euros par an à l’État et aux collectivités. Et ce, alors que la voiture représente jusqu’à 78 % de la part modale des pôles urbains comptant de 25 000 à 130 000 habitants.
Le bus pour relier les territoires. Du fait de leur étendue, les intercommunalités de taille moyenne sont confrontées à la difficulté de relier de petites communes rurales à une ville-centre urbaine. Pour ce faire, Laval a lourdement investi dans son réseau de bus. Ne possédant pas de voie en site propre, elle ne peut prétendre à un bus à haut niveau de service (BHNS). « C’est difficile, on n’y est pas encore », reconnaît Isabelle Fougeray à propos d’une hypothétique réduction du nombre de voies de circulation. Décision a donc été prise de verdir la flotte, en allouant trois millions d’euros sur quatre ans. « On reste limités par notre capacité financière, souffle l’élue. Un bus électrique coûte de 650 000 à 700 000 euros contre 250 000 pour un diesel classique. » D’une ligne principale avec desserte toutes les 15 minutes, le réseau est passé en 2023 à deux lignes avec un cadencement toutes les 12 minutes. Le week-end, les horaires ont été repoussés à 23 heures et la gratuité mise en place. Pour la vice-présidente, « l’objectif était de venir chercher des gens qui ne prenaient pas le bus ». Résultat : une fréquentation accrue de 20 %.
L’intermodalité en premier. Dans la CA du Cotentin, ce sont sept lignes de car express qui relient les principales communes tandis que 514 points d’arrêt sont répartis sur 12 secteurs de transport à la demande. Une solution qui permet d’honorer la promesse de l’interco « d’apporter une solution de transport aux habitants des 129 communes ».
Vice-président de la Fnaut, Daniel Grébouval estime en fin de compte que :
l’offre d’intermodalité prime sur la gratuité du réseau. [Concernant l’usage du vélo, l’expert observe qu’il croît] partout, sauf chez les jeunes. Il y a un travail d’éducation à mener. Un lycéen français va trouver ça ringard, pas un Allemand ou un Hollandais
D’après l’Ademe, en 2023, l’usager type du vélo avait 30 ans. En revanche, à peine un trajet sur cinq était réalisé en lien avec un autre mode de transport, faute d’intermodalité suffisante.
Contact presse : Nina Soto, responsable communication et relations presse Fnaut : 07 67 78 06 24