La contribution du secteur des transports au réchauffement climatique est primordiale : 31 % des émissions de gaz à effet de serre en 2018, dont 95 % en provenance de la route.
De nombreux citoyens sont aujourd’hui très inquiets face à ce phénomène et sont prêts à changer leurs habitudes de déplacement, mais rien de sérieux n’est fait pour réduire la dépendance automobile.
Le réchauffement : un phénomène très inquiétant
Le phénomène se traduit en particulier par des canicules, qui seront à l’avenir « de plus en plus précoces, fréquentes, intenses et prolongées » selon Jean Jouzel, climatologue ancien vice-président du GIEC.
La fonte du pergélisol des parois montagneuses et la montée du niveau des mers constituent une menace sérieuse (éboulements, inondations) pour les infrastructures de transport : voies ferrées et routes.
Plus on attendra pour s’attaquer au réchauffement climatique, plus la planète se réchauffera rapidement et plus le coût économique de ses conséquences sera élevé. Or de nombreuses décisions peuvent être prises rapidement par l’Etat et les collectivités locales sans exiger des contraintes insupportables par la population ou les entreprises : elles seraient peu coûteuses, ou même rapporteraient de l’argent utilisable pour investir davantage dans les réseaux urbains et ferroviaires (tramways, RER métropolitains).
Les décisions attendues de l’Etat
– Un centime supplémentaire de TICPE sur les carburants routiers (chiffres 2018) rapporterait 520 M€ ; si seuls les carburants automobiles étaient taxés, le produit serait de 271 M. La réduction récente de l’exonération de TICPE sur le gazole consommé par les camions (2 centimes) peut être accentuée.
– La très faible taxe sur les billets d’avion (1,5 € sur les vols courts-courriers), peut être augmentée.
– On peut réduire la vitesse limite autorisée sur les routes et en ville : 120 km/h (autoroutes), 100 (voies express), 80 (autres routes), 30 en ville (50 sur les axes de transit), comme en Suisse. L’impact climatique a été évalué par l’ADEME. Les énormes dépenses (40 Md€/an) liées à l’insécurité routière diminueraient.
– La prime vélo des salariés peut être rendue obligatoire pour les entreprises. Les cyclistes quotidiens étant plus nombreux et en meilleure santé, les dépenses de la Sécurité Sociale diminueraient.
– Le malus à l’achat des 4×4 urbains (SUV) peut être renforcé.
Les décisions attendues de l’Etat et des collectivités locales
-Les collectivités locales peuvent multiplier les mesures favorables aux cyclistes. Elles peuvent accorder à tous leurs autobus des couloirs réservés et des priorités de circulation aux carrefours.
– Elles peuvent introduire le péage urbain (et l’Etat peut réintroduire les dispositions prévues dans une version initiale de la Loi d’Orientation des Mobilités).
– Les Régions et Départements peuvent limiter les dépenses routières, prioriser les travaux ferroviaires et développer des services d’autocar à large amplitude horaire et à fréquence élevée (voir annexe).
La Fnaut invite le gouvernement à suivre l’exemple de l’Allemagne qui va accentuer ses taxes sur les billets d’avion (elles passeront de 7,5 à 13 € pour les courts-courriers) et abaisser son taux de TVA sur les billets « grandes lignes » de 19 % à 7 %, taux déjà en vigueur pour les trajets jusqu’à 50 km.
Annexe : un réseau modèle d’autocars ruraux en Autriche