L’axe ferroviaire interrégional Caen-Le Mans-Tours, reliant des agglomérations de plus de 300 000 habitants, évite le passage par Paris et limite le recours coûteux aux TGV. Il donne accès pour les marchandises aux ports normands (cf lancement prochain de la liaison Cherbourg / Bayonne).
Ces agglomérations sont des grands pôles de correspondances donnant accès à une bonne partie du territoire national, en particulier le Mans et Saint-Pierre-des-Corps, escales de TGV interrégionaux. La première gare est aussi la porte de l’Ouest, tandis que la seconde donne accès à la Nouvelle Aquitaine et au Centre. Caen est une porte d’entrée de la Normandie. Alors que la demande potentielle est croissante, la desserte de cet axe non électrifié s’est réduite à 2 AR Caen / Tours par jour, n’incitant pas aux déplacements à la journée de bout en bout, et utilise de plus du matériel diesel ancien.
Cette situation amène les associations d’usagers des 3 Régions (Normandie, Pays de la Loire, Centre Val de Loire) à redemander la mise en oeuvre d’un programme de renforcement de l’axe, portant sur la desserte, insuffisante actuellement, et sur l’infrastructure.
La nécessité d’une meilleure desserte, capable d’attirer les voyageurs
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Desserte avec 4 A/R Caen-Le-Mans-Tours/Saint-Pierre-des-Corps (soit un départ toutes les 4 h), qui peuvent être assurés par deux rames.
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Transfert sur le train des liaisons par car, trop lent et peu confortable, qui éloigne les voyageurs du transport collectif et ignore les villes et points de correspondance intermédiaires desservis par les trains interrégionaux (Mézidon, Argentan, Surdon, Alençon, Ecommoy, Château du Loir).
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Complémentarité et correspondance avec les offres régionales, qui assurent des liaisons partielles et les correspondances avec les lignes adjacentes.
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Bonne maintenance de l’infrastructure pour assurer une liaison Caen / Tours en moins de 3h.
L’ électrification de l’axe, gage d’un développement « sobre »
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L’axe est déjà électrifié à proximité de Tours et du Mans, et de Caen à Mézidon. L’étude de l’électrification totale était déjà prévue en 2009 par les exécutifs régionaux et est à relancer. Des dessertes économiques pour les voyageurs et le fret sont liées à l’électrification. L’hydrogène serait une solution coûteuse, énergivore, particulièrement avec une desserte dense et pour le fret.
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L’électrification de l’axe compléterait celle demandée en priorité par les CESER et Fnaut normands de Elbeuf Serquigny. Ces électrifications permettraient des liaisons voyageurs sous traction électrique Nantes / Lille par le Mans et Rouen et des liaisons fret entre la Basse Seine (ports du Havre et de Rouen) et le Sud.
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Caen le Mans Tours est un axe structurant, sous la responsabilité de l’État, qui nécessite un programme global auquel chaque Région doit participer pour éviter les démarches isolées et maximiser les impacts positifs.
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Si l’électrification totale ne pouvait se faire rapidement, elle pourrait se faire progressivement et utiliser des matériels voyageurs électriques mixtes caténaire / batterie autonomes sur 80 km. Différentes solutions et phasages sont envisageables. L’électrification de le Mans / Château du Loir, où est envisagée à court terme une vingtaine d’AR/ j (locaux + longue distance) permettrait de n’utiliser que du matériel électrique mixte pour la liaison Alençon / le Mans / Château du Loir, et pour des le Mans / Tours. Du matériel mixte diesel /électrique, comme sur Nantes / Lyon, permettrait d’assurer des Caen / Alençon / le Mans et les Caen / le Mans / Tours.
Un programme de développement est à mettre en place par l’État et les 3 Régions pour encourager la croissance des voyageurs et du fret, pour permettre des déplacements peu coûteux, économes en énergie et en émissions de Gaz à Effet de Serre.