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Sécurité ferroviaire et routière

05 Sep 2017

Incidents et accidents ferroviaires

La FNAUT rappelle que la sécurité est la première exigence des voyageurs, et que sa garantie doit constituer la priorité des exploitants et des pouvoirs publics.

Plusieurs accidents ou incidents ont montré récemment que la sécurité des usagers des transports est mal assurée :

– Le 12 octobre 2015, un autorail X 73 500 a déraillé à faible vitesse sur un aiguillage à Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique). Précédemment, des cas de non-abaissement de barrières de passages à niveau entre Bordeaux et Hendaye, et entre Saumur et Thouars ont été observés.

– Le 20 octobre 2015, un autorail TER, endommagé après avoir heurté deux bovins à 140 km/h, a circulé sans frein sur 19 km, entre Abancourt et Serqueux (Seine-Maritime) : «un incident grave et  préoccupant », selon le secrétaire d’Etat aux transports.

– Le 21 octobre 2015, à Toulenne (Gironde), un autorail TER a percuté un camion heureusement non chargé, bloqué sur un passage à niveau. L’accident a fait 17 blessés, dont 13 parmi les passagers du train. Les accidents de ce type ne sont pas rares.

– Le 23 octobre 2015, à Puisseguin (Gironde), 43 personnes sont décédées lors de la collision entre un autocar et un camion sur une route départementale. 

Le transport par train ou autocar est nettement moins dangereux que le transport automobile. La FNAUT estime cependant que sa sécurité peut et doit être améliorée.

La FNAUT demande que les enquêtes en cours sur ces incidents graves et les mesures qui devront être prises par la suite fassent l’objet de communications publiques périodiques, comme cela a été́ fait lors de l’accident de Brétigny.

Qu’il s’agisse de la réglementation ou des aménagements, la sécurité doit être renforcée aux passages à niveau. La FNAUT rappelle que 99 % des accidents qui s’y produisent sont des accidents routiers, dus à un comportement inadéquat des automobilistes et des conducteurs de poids lourds. 

Sécurité́ routière : une accidentologie en forte croissance

La sécurité routière s’est fortement dégradée depuis janvier 2014, pour la première fois depuis 2002 : 3268 tués en 2013, 3469 tués en 2016, soit + 6 % (et même + 20 % si la baisse observée depuis 2002 s’était poursuivie). Face à cet échec cinglant et ce manque de volonté́ politique coupable, une réaction sérieuse du nouveau gouvernement est indispensable à la veille des grandes migrations estivales.

En 2013, la situation en France était déjà pire que dans les autres pays d’Europe occidentale (en 2013, 51 morts par million d’habitants en France, 41 en Allemagne, 37 en Espagne, 29 au Royaume-Uni). Les mesurettes adoptées depuis 2014 n’ont eu qu’un impact marginal : elles n’ont suscité aucun choc psychologique parmi les conducteurs et n’ont pas provoqué le changement massif des comportements qui était urgent.

La FNAUT demande donc avec insistance au nouveau ministre de l’Intérieur de prendre sans retard les mesures suivantes, préconisées par tous les experts :

– l’interdiction de tous les systèmes signalant la présence des radars, comme en Suisse ;

– la réduction de la vitesse maximale autorisée de 90 km/h à 80 km/h sur l’ensemble des routes bidirectionnelles (57 % des tués) ;

– l’interdiction stricte d’utiliser le téléphone au volant, une pratique qui s’est considérablement répandue ;

– de nouvelles mesures de protection des piétons et des cyclistes ;

– un contrôle strict du transport routier de marchandises (vitesse, temps de conduite, charges ;

– le maintien des sanctions actuelles pour les petits excès de vitesse (inferieurs à 10 km/h).

Des mesures spécifiques doivent être prises pour enrayer l’insécurité́ routière. Mais la gravité de ce fléau est corrélée au volume du trafic. Le public doit disposer des moyens concrets de se déplacer autrement qu’en voiture, et les industriels d’un autre mode que le camion pour assurer le transport des marchandises. 

Une nouvelle étape de développement des transports publics urbains (4e appel à projets de TCSP), des aménagements cyclables et du transport ferroviaire (Intercités, auto/train, fret traditionnel et combiné, autoroute ferroviaire) est donc indispensable afin de réduire les risques d’accidents, mais aussi la congestion et les nuisances routières, la consommation de pétrole et les émissions de gaz à effet de serre. 

La FNAUT demande au gouvernement de prendre au sérieux le problème de l’insécurité́ routière et de se montrer à la hauteur des enjeux en mettant fin à l’attentisme irresponsable des précédents responsables politiques : il s’agit de vies humaines.