Les adhérents de l’association régionale ont sélectionné des tickets verts, actions à encourager, et des tickets rouges, signalant des démarches qui nécessitent des changements. Tickets trop peu nombreux évidemment, mais qui ont l’intérêt d’attirer l’attention sur ce qui a particulièrement marqué les usagers du transport.
Le développement du tramway à Angers est pour les transports urbains, l’évènement de l’année d’autant plus qu’il s’accompagne d’actions visant à promouvoir les alternatives à la voiture individuelle en ville.
Marquant la fin de l’époque où on voulait à la fois soutenir tous les modes de transport, ce qui nous a conduit aux impacts négatifs du secteur sur l’environnement et à de nombreux ménages en précarité « mobilité », le Conseil départemental de la Loire Atlantique réduit ses investissements routiers tandis que celui de la Mayenne veut les poursuivre, dans un département où les alternatives à la voiture sont limitées et insuffisamment soutenus.
Enfin de nombreux adhérents, tout en reconnaissant les efforts faits par la Région Pays de la Loire pour développer les services, lui donnent un ticket rouge pour ce qui est de l’accès à l’information, à la billéterie, etc…., ticket à partager largement avec la SNCF.
Tickets verts
Angers Loire Métropole pour la mise en service de 2 lignes de tram.
L’agglomération, qui a hésité un certain temps sur la priorité à accorder aux transports collectifs, après la réalisation d’une première ligne de tram, a mis les bouchées doubles et vient d’inaugurer en juillet les lignes 2 et 3 de tram. Le réseau permet maintenant des liaisons traversantes reliant entre elles 4 périphéries différentes en passant par le centre. L’agglomération veut augmenter le nombre d’usagers de 25 % en 4 ans, d’ici 2027. Elle poursuit parallèlement le développement du réseau de bus, soutient le vélo et pousse les automobilistes au changement de transport en programmant l’augmentation des coûts de stationnement.
Département de la Loire Atlantique pour l’évolution de sa politique routière.
Bien qu’il s’agisse du département le plus dynamique et le plus peuplé de la Région, il a décidé pour son programme décennal 2022-2032 de réduire fortement son programme de réalisations routières à 2 x 2 voies, dont une vingtaine serait supprimée, en particulier sur le grand périphérique nantais qui était projeté (comme Clisson / Vallet ), ou parallèle à une voie ferrée ( Carquefou / Nort-sur-Erdre). La mise à 2 x 2 voies intégrale de Nantes Pornic, itinéraire pour lequel un renforcement de la desserte ferroviaire est retenu, a été abandonnée. L’objectif affiché est de réduire la consommation d’espace de 600 has à 150 ha. pour approcher le « Zéro Artificialisation Nette » en 2050.
Le Département a par ailleurs maintenu la limite de vitesse à 80 km/h. Le département accroît fortement sa politique vélo, avec la création projetée de nombreux itinéraires cyclables, qui permettront de renforcer les déplacements et activités de proximité, et l’accès aux transports publics.
Tickets rouges
Département de la Mayenne pour sa politique prioritairement routière.
Si pour la courte distance, le Département cherche à promouvoir les mobilités actives, la politique de mobilité donne la priorité à la route, et plus à la voiture qu’au transport collectif. Département le moins peuplé de la Région, il développe pourtant un programme de réalisation de 2 x 2 voies. Sur l’axe Laval Mayenne, il préfère ainsi soutenir l’élargissement de la voie routière que la remise en service de la voie ferrée.
Sans qu’il s’agisse d’une compétence du département, il faut signaler que la situation des usagers du transport public y est difficile : il n’existe plus qu’un guichet ouvert en gare de Laval, aux heures d’ouverture limitées. Les usagers de la gare routière de Laval, voisine, sont sans information et sans service. Un PEM (Pôle d’Echanges Multimodaux) vient d’être aménagé à Evron, mais sans personnel accessible au public. Les trains ne devraient plus s’arrêter à Louverné, en périphérie de Laval, malgré un potentiel de déplacements qu’on ne cherche pas à réveiller.
Politique d’information de distribution et d’échanges des titres en Région Pays de la Loire
La Région Pays de la Loire et son opérateur SNCF Voyageurs seraient plutôt parmi les bons élèves comparés à d’autres Régions, quant à l’évolution positive de l’offre, des dessertes ferroviaires, du Transport à la Demande, etc., mais les difficultés d’accès aux services, d’information, d’achats, de réclamations, touchent particulièrement les habitants isolés et peu connectés, les personnes avec handicap.
Malgré quelques bons points (canaux d’accès par téléphone et internet, mais pas toujours opératoires, maintien jusqu’à maintenant des fiches horaires, mais avec une mise à disposition inégale, en particulier au Mans) la disparition de nombreux guichets SNCF n’est pas compensée par des alternatives accessibles à tous, par la disponibilité de personnel compétent dans tous les Pôles d’Echanges Multimodaux. La Région ne remédie pas à mobilisation très inégale des intercommunalités en faveur de maisons de la mobilité, malgré l’exemple réussi de celle créée par l’intercommunalité Châteaubriant-Derval). Des usagers se sentent oubliés et rejetés, en particulier quand ils doivent étudier leur déplacement et régler un litige avec l’opérateur SNCF-Voyageurs.