En 1994 – il y presque 40 ans- le ministre de l’équipement, des transports et du tourisme Bernard Bosson, décide l’aménagement à 2 x 2 voies de l’itinéraire Rouen – Orléans avec un statut de voie express (Avant Projet Sommaire d’Itinéraire ASPI).
En 2000, le contrat de plan Etat – Région 2000-2006 prévoit la réouverture aux voyageurs de la ligne SNCF Chartres – Orléans, mais en 2004 l’Etat renie sa signature pour la Réouverture de Chartres-Orléans.
En 2007, le 26 février : réunion d’information en préfecture d’Eure & Loir des élus : sénateurs, députés, conseillers régionaux, conseillers généraux, maires concernés par le « Projet de route à 2 x 2 voies à caractère autoroutier concédé ». La seule intervention contre est celle de l’élu du groupe «Les Verts» au conseil régional. Et l’Etat refuse d’inscrire au contrat de plan Etat –Région 2007- 2013 la réouverture aux voyageurs de la ligne SNCF Chartres – Orléans (il consent quelques millions pour améliorer la desserte fret).
En 2009, la Commission Nationale de Débat Public (CNDP) décide d’organiser un débat public sur l’ «avenir de la RN 154 (15 réunions avec 2545 participants au total), sur la base « d’un projet d’achèvement de l’aménagement de la RN 154, par la mise en concession autoroutière sur l’itinéraire Nonancourt – Dreux – Chartres – Allaines », il y aura 75% de dépositions contre.
Néanmoins dès juin 2010, le ministre de l’écologie Jean-Louis Borloo, décide de la mise en concession autoroutière du projet A 154 en y incluent en plus le tronçon Dreux –Saint Rémy sur Avre qui n’avait pas été soumis au débat public. Mais la conclusion du rapport de la commission public précisait « nous recommandons … qu’il ne ferme la porte à aucune solution d’aménagement ou de financement avant qu’elle n’ait été sérieusement explorée ».
Aussi, la FEEL conçoit un projet alternatif baptisé « MOB 28 », basé sur l’amélioration de l’existant, la DREAL reconnaitra que notre projet est 3 fois moins cher, mais nous reproche que nous n’avons pas prévu une autoroute !!! En parallèle à notre opposition, nous demandons la réouverture aux voyageurs de l’axe Rouen- Evreux- Dreux – Chartres- Orléans.
En 2016 : L’Autorité environnementale (Ae) est étonnée par notre projet alternatif « Mob 28 ». Dans ses conclusions elle n’est pas convaincue de l’intérêt général du projet de mise en concession. L’Ae émet plus d’une vingtaine de recommandations pour compléter les études. L’Enquête d’Utilité publique se déroule fin 2016, début 2017 et 2514 observations sont déposées dont 70% d’avis défavorables. La commission d’enquête émet 2 réserves dont reconsidérer le tracé passant par l’Ouest de Chartres (comme le propose MOB 28) l’estimant moins couteux que par l’est.
Dans notre lettre type de contribution d’enquête d’utilité publique, la FEEL rappelle :
Considérant que la France s’est engagée devant la communauté internationale à lutter activement contre le changement climatique :
1. En signant l’accord de Paris à l’issue de la COP 21 en décembre 2015
2. En adoptant le paquet énergie-climat 2030
3. En adoptant la loi sur la transition énergétique
et que le projet du Ministère est en opposition avec ces engagements.
De plus la Cour des Comptes affirme l’absence de démonstration de l’intérêt économique des autoroutes au plan du développement économique local et national.
Lors de l’élection à la présidence de la république Emmanuel Macron, dans son programme affirme (page 29) «Nous réformerons radicalement la politique des transports. Car l’enjeu n’est plus de construire partout des autoroutes…..c’est grâce à notre plan d’investissement, de moderniser les réseaux existants….pour que les territoires soient raccordés efficacement».
En 2017 est rouverte la liaison ferroviaire Chartres-Voves, et en 2020 Chartres-Tours (dans des exploitations à améliorer)
La déclaration d’utilité publique a lieu en juillet 2018. Les associations déposent 2 recours qui seront rejetés.
Localement le conseil départemental est 100% pour l’auto route, sur des arguments des années 1960 et à même réussi à embarquer le président du conseil régional alors que ce dernier n’a aucune prérogative sur les routes. Nous sommes soutenu que par quelques maires concernés et par le CESER.
Nous avons multiplié les actions, délégations aux ministères, pétitions, courrier massif à Macron, manifestations… Nous nous sommes intégrés dans des collectifs « luttes locales région centre val de Loire » et au niveau national « la déroute des routes » qui regroupe les oppositions à 55 projets routiers.
Gérard Breteaux