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Pollution de l’air urbain : il est temps d’employer les grands moyens !

13 Juil 2020

Face à la dégradation de la santé publique, le Conseil d’Etat vient d’ordonner au gouvernement d’agir contre la pollution de l’air urbain sous astreinte de 10 millions d’euros par semestre, 7 grandes agglomérations françaises sont concernées.

La FNAUT estime qu’il est temps de s’inspirer de solutions qui ont fait leurs preuves à l’étranger : renforcement des transports publics et péage urbain.

Selon la ministre de l’Environnement Barbara Pompili, « il n’a jamais été question de supprimer la voiture, mais de la rendre moins polluante ». Cette conception de la politique des transports est dépassée.

Les ZFE (zones à faibles émissions) ne limitent pas la pollution de l’air, elles la réduisent seulement dans les zones urbaines concernées. On doit aujourd’hui agir sur le volume global du trafic automobile en favorisant le report modal sur la marche, le vélo et le transport public, et en introduisant le péage urbain.

Investir massivement dans les transports publics urbains

Il faut valoriser les étoiles ferroviaires des grandes agglomérations en mettant en place des « RER métropolitains » et renforcer l’habitat et les activités autour des gares, comme aux Pays-Bas, afin de structurer l’urbanisation périphérique diffuse.

Il faut aussi privilégier le tramway pour desservir les villes encore non équipées (Toulon) ou compléter les réseaux existants : le tramway, qui structure la vie urbaine, attire les usagers bien plus que le bus qui en est le complément. Il faut enfin créer des réseaux d’autocar pour desservir les zones périurbaines.

Maîtriser la circulation routière en introduisant ou en renforçant les péages urbains

L’investissement dans le transport public ne suffit pas. Il doit être valorisé par un plan de circulation volontariste, par le développement de l’autopartage et, dans les villes où les alternatives à la voiture (vélo et transport public) sont déjà bien développées, par l’instauration ou le renforcement des péages urbains.

Le péage urbain peut revêtir plusieurs formes : forte augmentation du prix du stationnement sur voirie, péage sur les pénétrantes urbaines, péage de zone comme à Oslo, Londres, Stockholm ou Milan. Il peut faire baisser la circulation urbaine de 20 %. Son produit serait affecté au transport public.

Le péage urbain est souvent considéré comme injuste socialement : il pénaliserait les ménages modestes qui ne pourraient plus stationner ou circuler en ville. Cet argument soi-disant social ne tient pas : les citadins les plus modestes, souvent peu motorisés et obligés d’habiter dans des zones urbaines bruyantes et polluées, en seraient les principaux bénéficiaires.

Un automobiliste périurbain pourrait se rabattre sur un parking relais puis accéder librement à la ville en transport public, donc faire des économies en limitant la longueur de son trajet en voiture.

La lutte contre la pollution de l’air urbain (50 000 décès prématurés par an) doit être aujourd’hui prioritaire. Les retards accumulés en France ne sont plus acceptables : le péage urbain peut être lancé rapidement, il ne requiert que de la volonté politique.

 

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