Le gouvernement italien vient d’annoncer son accord à la réalisation de la liaison Lyon-Turin, défendue de longue date par la Fnaut : le bon sens l’a enfin emporté.
L’Union Européenne a joué un rôle déterminant. La liaison permettra de protéger l’environnement en absorbant massivement les trafics routiers, et de rééquilibrer l’économie européenne au bénéfice de l’arc méditerranéen.
Le tunnel transfrontalier de base et une ligne nouvelle depuis Lyon et Turin sont indispensables
Contrairement aux affirmations des opposants au projet, la capacité de la ligne actuelle et de son tunnel monotube ne permet pas d’y reporter massivement le trafic des camions.Son profil implique des coûts d’exploitation très élevés qui rendent le rail non compétitif face à la route. Enfin cette ligne de montagne est fragilisée par l’instabilité des parois rocheuses.
Le trafic potentiel de la nouvelle liaison est énorme
Depuis 10 ans, le trafic des camions à travers les Alpes françaises (flux nord-sud et est-ouest) a augmenté de plus de 12 % pour atteindre aujourd’hui 3 millions de véhicules par an, et sa croissance s’accentue.
La Suisse, soucieuse de son environnement, a financé seule deux tunnels de base (le Lötschberg et le Gothard) sur l’axe nord-sud pour absorber un trafic annuel de 1,2 million de camions seulement : le succès est au rendez-vous, le trafic routier annuel est aujourd’hui inférieur à 1 million de camions, et la part modale du rail supérieure à 70 % (contre 10 % seulement entre la France et l’Italie).
Le coût de l’infrastructure annoncé par les opposants est fantaisiste
Le vrai coût de l’ouvrage est très inférieur aux 26 milliards d’euros évoqués avec complaisance par les opposants et la Cour des comptes. L’Union Européenne a augmenté sensiblement sa participation financière, y compris pour les accès au tunnel interfrontalier, et on peut limiter le coût des accès français à moins de 6 Md€ en reportant la construction des tunnels de Belledonne et du Glandon.
Un projet utile aussi pour les voyageurs
Les déplacements entre la France et l’Italie du Nord s’effectuent aujourd’hui essentiellement par avion (3 millions de passagers par an, autant qu’entre Paris et Toulouse ou Nice) et par voiture.
Les usagers quotidiens des TER reliant Lyon aux villes du sillon alpin (Grenoble, Chambéry, Aix, Annecy) et les voyageurs utilisant les TGV Paris-Lyon-Turin-Milan bénéficieront de la nouvelle liaison.
Le Lyon-Turin est donc un projet rationnel qui permettra de transférer sur le rail une part significative du trafic routier transitant à travers les Alpes françaises, et de libérer les vallées alpines et le littoral azuréen des insupportables nuisances routières que leurs habitants subissent actuellement.
La Fnaut attend maintenant du gouvernement que le projet soit complété par une taxation kilométrique des camions analogue à la RPLP suisse, afin d’en accentuer l’utilisation par les chargeurs et d’en faciliter le financement par la France.