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Les cars, un outil essentiel pour la mobilité

03 Mar 2021

 

S’ajoutant à quelques lignes régionales longues distances, les ex-réseaux départementaux de cars sont passés sous la livrée régionale Aléop. Les sites d’information, les tarifs ne sont pas encore harmonisés et la desserte est restée pour le moment dans une logique « départementaliste ».

Une desserte de faible fréquence et centrée sur les chefs lieux de départements

En règle générale, les dessertes relient le chef-lieu à la commune la plus éloignée du département, d’où un nombre de voyageurs réduit en bout de lignes et un service à sens unique : en direction du chef-lieu le matin, en retour le soir.

Ce réseau est essentiellement emprunté par les habitants sans voiture, non soumis à des horaires contraignants. La desserte par car a un rôle crucial en milieu rural pour les économiquement faibles, les jeunes, les personnes âgées.

En périphérie de grande ville, là où manquent les axes ferroviaires, la desserte par car est plus dense sur quelques lignes aux heures de pointe, et permet alors à des navetteurs d’aller au travail ou à l’école.

 

 

 

 

 

Pour une mobilité reliant les territoires ruraux entre eux et aux villes 

La mobilité doit être accessible à tous, y compris sans voiture. Le covoiturage n’offre pas de garantie de déplacement. Le TAD est coûteux pour la collectivité et réservé à la proximité. Les habitants doivent pouvoir se déplacer dans d’autres directions que vers leur chef-lieu départemental.

Une meilleure articulation avec le train.

  • Billeterie et information intégrée. Il faudrait déjà que les cartes du réseau de cars indiquent les lignes ferroviaires et les gares, que les horaires et panneaux indiquent les correspondances, etc.…, ce qui compléterait utilement le site Destineo.

  • Les gares des grandes villes offrent de nombreux services de mobilité : transports urbains, location vélos, information, billeterie, taxis, cars, etc. Ces services et d’autres comme le covoiturage/autopartage, le TAD, devraient être aussi disponibles dans des gares bien desservies par le train, mais moins importantes et plus proches du milieu rural : Sablé, Saumur, Cholet, St Nazaire, Ancenis, Clisson, Ste Pazanne, Nort sur Erdre, Châteaubriant, Redon à la frontière régionale, et bientôt Luçon mieux desservie en train etc…Ces pôles seraient à relier entre eux par des lignes de cars, en absence de liaison train. Observations concernant aussi des villes sans train : Mayenne, la Flèche, Fontenay, …

  • La Région devrait veiller, avec les collectivités locales, à équiper ces gares de pôles mettant à disposition informations et services à la mobilité, dans le cadre d’un programme couvrant équitablement le territoire.

De la fréquence pour être une alternative plus crédible à la voiture :

  • au minimum un passage dans les deux sens, matin, midi et soir, et chaque heure dans les zones plus denses et périphériques des villes.
  • Sur les axes tournés vers les grandes villes là où il n’y a pas d’axe ferroviaire, l’amélioration de la fréquence et de la régularité passe par des voies réservées en cas d’encombrement en entrée de ville, par des correspondances avec tram, Bus à Haut Niveau de Service, etc.…
  • L’amélioration des fréquences et du kilométrage parcouru doit être en bonne part compensée par des gains de productivité et plus d’usagers. Des exemples étrangers montrent par exemple qu’un service cadencé à l’heure en zone rurale peut rencontrer l’adhésion des habitants et assurer un bon taux de recouvrement recettes/dépenses.

Mettre en place ou renforcer des dessertes en TC plutôt que de doubler des voies routières

Avant de doubler des voies routières, il serait logique de créer ou de renforcer la desserte par car, ce qui permettra la transition écologique et énergétique, évitera la consommation de terrain. Pourquoi imposer encore plus la voiture  aux territoires ruraux?

  • Le SRADDET envisage plusieurs doublements de voies autour de Nantes, alors que ces liaisons ne bénéficient pas de desserte par car et que la mise en place d’un « RER » sur l’étoile ferroviaire de Nantes (dit « Service Express Métropolitain »), avec différentes possibilités de correspondance, permettrait des déplacement sans consommation de terrain et avec peu de production de GES :

Blain Ancenis : une desserte car partant de Redon (important pôle ferroviaire à la frontière des Régions) serait utile desservant St Nicholas de Redon, Plessé, Blain, Nort sur Erdre, Ancenis.

Ancenis Clisson : une desserte Ancenis Liré Vallet Clisson créerait un service car entre ces deux pôles transport qui offrent des possibilités multiples de liaisons ferroviaires.

Clisson St Philbert de Grandlieu : La desserte devrait partir de Sainte Pazanne, nœud ferroviaire du Pays de Retz, voire de St Nazaire, en recoupant et agrégeant d’autres lignes desservant le Pays de Retz. Cela permettrait de créer une transversale Sud entre pôles de transport et d’emploi.

  • Luçon Fontenay : on comprend mal l’intérêt de cette mise à 2×2 voies alors que la A 83 à proximité convient pour les trajets longue distance et qu’il est prioritaire de mieux rentabiliser la ligne ferroviaire entre la Roche sur Yon et la Rochelle que l’on remet en état actuellement. La priorité est à donner au renforcement de l’offre TER ferroviaire (desserte TER et réfection de la deuxième voie), avec création d’une gare à Velluire (Pays de Fontenay) et à l’articulation avec les cars : correspondance systématique avec le réseau urbain de Fontenay. En empruntant l’axe ferroviaire et du car, le développement par Fontenay d’une liaison TC la Roche-sur-Yon Niort, difficile actuellement, est prioritaire.

Mailler les réseaux ex départementaux, relier entre elles les villes, y compris hors région

Les propositions ci-après ne sont que des exemples. La demande future entre bassins de vie estimée par l’étude mobilité de la Région n’ a pas été communiquée à la FNAUT.

  • Prolongement de lignes jusqu’aux villes proches, et regroupement de lignes départementales : par exemple Sablé la Flèche à renforcer et à  prolonger vers le Lude Château du Loir. Prolongation Mayenne Ernée vers Fougères. Mayenne Evron vers Ste Suzanne et Sablé. Nantes Mars la Jaille prolongée vers Segré et Nantes la Regrippière prolongée vers Baupréau. Une desserte Saumur Chinon (train pour Tours) désenclaverait Fontevraud et devrait intéresser aussi la région Centre Val de Loire. Saumur Fontevraud est desservi par le réseau urbain de Saumur.

  • Désenclavement de territoires isolés (dont Mayenne, Sud Vendée) pour leur ouvrir de nouvelles possibilités. Par exemple Redon Guemené Derval Châteaubriant et Châteaubriant Pouancé Craon Château Gontier Sablé : axe Ouest Est reliant de nombreuses villes moyennes (de 4000 à 15 000 hab.) entre deux pôles de transport. Fontenay Les Herbiers Cholet :Fontenay est à relier à l’Anjou, en assurant des correspondances avec la ligne la Roche sur Yon Saumur à Chantonnay.

 

Intégrer le car dans l’offre de mobilité

Insérer le car entre trains et modes actifs

Aux arrêts : abribus avec informations, abris vélos. Le car peut souvent être un chaînon de l’intermodalité, entre train et solution du dernier kilomètre. Le transport du vélo doit être facilité dans les cars, à équiper de porte vélos.

Mutualiser encore plus avec le transport scolaire

D’une part, il est souhaitable d’inciter plus de scolaires à prendre les lignes régulières, d’autre part des lignes scolaires seraient à ouvrir à tous et rendues permanentes.

Unifier les tarifs et tenir compte des moyens.

Les départements avaient fait des choix différents, tarif unique ou tarif par zone. La majorité des départements appliquait des tarifs sociaux .

La FNAUT PL souhaite que les futurs tarifs soient nettement inférieurs au tarif kilométrique appliqué au train, car le car n’apporte pas le même niveau de service et est moins coûteux. Le maintien d’une proportionnalité entre distance et coût serait logique, et peut être simplifiée (nombre de zones limité), appliquée tant aux cars régionaux (actuellement plutôt coûteux) qu’aux ex cars départementaux.

La tarification sociale est à uniformiser pour que la mobilité soit accessible à tous (ménages à faible revenu, titulaires de RSA, etc.) et pour qu’il n’y ait pas de perdants par rapport à la tarification actuelle. La tarification sociale est à appliquer aussi au train.

Fnaut PL février 2021