Le maintien des taxes sur les carburants est indispensable pour faciliter la transition énergétique, les mesures d’accompagnement annoncées ne permettent pas de se libérer de la dépendance automobile.
Le maintien des taxes sur les carburants est indispensable
Les taxes sur les carburants automobiles sont nécessaires pour réduire la dépendance pétrolière de notre pays, la pollution de l’air et le réchauffement climatique. Elles ne doivent pas être indexées sur le prix du pétrole. Il ne faut pas envoyer un message trompeur à l’automobiliste : la hausse récente du prix des carburants était due essentiellement à celle du prix du pétrole.
Et pourquoi ne taxer que les carburants automobiles et ignorer le gazole consommé par les camions, le kérosène consommé par les avions lors des vols intérieurs et le fioul consommé par les navires ?
Les mesures d’accompagnement visent surtout à faciliter la circulation automobile
Si le plan vélo est judicieusement maintenu, et si le rabattement sur les transports collectifs par covoiturage est encouragé, les autres mesures relatives à l’automobile présentent des effets pervers. La coûteuse super-prime à la conversion facilitera l’achat de voitures dites « propres », les autres dispositions adoptées ne peuvent qu’encourager l’usage de la voiture et l’allongement des distances domicile-travail.
Ces mesures ne s’attaquent ni à l’étalement urbain, générateur de trafic automobile, ni à la congestion des voiries, le principe du péage urbain étant abandonné.
Le gouvernement laisse subsister la dépendance automobile
La TVA sur les transports collectifs reste au taux de 10 %, alors que son abaissement à 5,5 % est autorisé par Bruxelles. Et alors qu’un développement des transports publics réguliers est possible, à un coût raisonnable pour la collectivité, dans les zones périurbaines et rurales, rien n’est fait pour l’engager.
Bien au contraire, les fermetures de lignes ferroviaires se poursuivent (Limoges-Angoulême par exemple) et des arrêts sont supprimés, ce qui incite de nombreux usagers à reprendre leur voiture ou les oblige à allonger leurs parcours en voiture. La réouverture de la ligne Orléans – Châteauneuf-sur-Loire est abandonnée par l’Etat. Rien n’est prévu pour développer les services d’autocar.
La Fnaut demande donc au gouvernement de revoir sa politique de mobilité : le maintien de la hausse des taxes sur les carburants automobiles au 1er janvier 2019 est nécessaire mais il n’est pas suffisant. Trop de mesures sont prises parallèlement pour faciliter les déplacements en voiture et non pour organiser leur complémentarité avec les transports collectifs : il faut au contraire reporter le trafic routier sur les modes respectueux de l’environnement et, pour financer ces derniers, utiliser une part plus large du produit des taxes environnementales.