Dans l’intérêt des usagers de la route, la Fnaut soutient le 80 km/h sur les routes secondaires. Les habitants des zones périurbaines et rurales, pour lesquels l’usage d’un véhicule motorisé est souvent indispensable, doivent pouvoir se déplacer dans de bonnes conditions de sécurité.
L’insécurité routière est inacceptable : 3 448 tués, 27 732 blessés hospitalisés et 3 200 handicapés à vie en 2017 ; 55 % des accidents mortels et un tiers des blessures graves se produisent sur les routes secondaires.
Une réaction vigoureuse est urgente
La vitesse joue un rôle dans tous les accidents, comme facteur initial ou aggravant. La réduction de la vitesse de 90 km/h à 80 km/h, si son respect est contrôlé sérieusement, sauvera des vies humaines : la distance d’arrêt d’urgence des voitures passera de 81 à 64 m (soit une baisse de 21 %).
D’autres mesures peuvent créer un choc psychologique chez les usagers de la route et provoquer des changements massifs de comportements, en particulier une forte augmentation du nombre des radars automatiques et l’interdiction stricte d’utiliser au volant le téléphone et les systèmes signalant les radars.
Mais toutes les mesures de réduction de la vitesse se sont traduites rapidement par des gains de sécurité.
Des critiques infondées
Loin d’être pénalisés par une mesure « technocratique » ou « liberticide », les usagers de la route – piétons, cyclistes, motards, automobilistes – ont tout à y gagner : sécurité renforcée et, en prime, économie de carburant pour les automobilistes (120 euros par an en moyenne).
Les « pertes de temps » seront marginales (1 minute sur 10 km) et largement compensées par les « gains de vie ». Et ce n’est pas une vitesse réduite de 10 km/h qui va mettre en péril les zones rurales…
Ramener la vitesse maximale autorisée à 80 km/h au cas par cas, en fonction de la dangerosité des routes, serait sans effet décisif : une réglementation n’est comprise et respectée que si elle est simple et uniforme. Un député propose même de moduler la vitesse entre 80 et 100 km/h…
En Suisse, la vitesse est limitée à 120 km/h sur les autoroutes, 100 sur les voies express et, depuis 1985, 80 sur les routes : cette règlementation n’est pas remise en cause par l’Automobile-Club de Suisse.
Selon Philippe Lauwick, président de l’Automobile Club Médical de France : « le 80 km/h est une mesure de rupture qui fait grincer des dents par idéologie et par obscurantisme ».
Les « arguments » des opposants au 80 km/h sont irresponsables : l’objectif n’est pas d’accroître les recettes des radars mais de sauver plusieurs centaines de vies humaines chaque année.