Suite à l’avis favorable du Conseil d’Etat, le gouvernement vient de déclarer d’utilité publique le projet GPSO de lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse/Dax. La Fnaut estime que cette décision est opportune, rationnelle et conforme aux orientations de l’Union Européenne.
Une décision pertinente techniquement
La LGV Bordeaux-Toulouse, qui va être mise en service, réduira la durée du trajet Bordeaux- Toulouse d’une heure, une performance inaccessible par la modernisation de la ligne existante ou même sa reconstruction partielle à un coût environnemental et financier très élevé.
Une décision utile à l’aménagement du territoire
Le GPSO permettra de rattacher l’Aquitaine et Toulouse, une aire urbaine de 1,3 million d’habitants en forte croissance démographique, au réseau national des LGV, et de rapprocher Bordeaux et Toulouse de l’Espagne. Le GPSO bénéficiera aussi aux principales agglomérations du Sud-Ouest : Agen, Montauban, Mont-de-Marsan, Dax, Bayonne, Pau, Tarbes. La LGV Bordeaux-Toulouse constituera l’amorce d’une transversale sud à grande vitesse.
Une décision bénéfique pour l’environnement
Le gain de temps apporté par la LGV induira un report massif du trafic aérien Paris-Toulouse (3 millions de passagers par an) et du trafic routier interrégional sur le rail, donc une réduction de leurs nuisances et de leurs émissions de gaz à effet de serre.
La fiscalité écologique doit assurer le financement du GPSO
Le financement du GPSO ne peut être assuré par les budgets actuels de l’Etat ou des collectivités territoriales, alors que plus d’un milliard d’euros par an manque déjà pour assurer la modernisation indispensable du réseau classique et que SNCF Réseau, déjà lourdement endetté, se substitue à l’Etat, ce qui est interdit par la loi de réforme ferroviaire du 4 août 2014.
Or l’effondrement du prix du pétrole rend possible aujourd’hui une hausse de la taxation des carburants routiers (une taxe additionnelle d’un centime par litre rapporterait 600 millions d’euros par an), et une taxation du kérosène consommé par les avions effectuant des vols intérieurs.
Une déclaration d’utilité publique du GPSO était nécessaire, elle ne suffit pas. Le gouvernement doit mettre en œuvre une fiscalité écologique pour en assurer le financement, et l’Union Européenne doit contribuer au financement de la branche Bordeaux-Dax du GPSO.
Moderniser la ligne classique
Les travaux prévus consistent à construire une 3e voie sur 12 km, de Bordeaux à Saint-Médard-d’Eyrans, et une 4e voie dans chaque gare, à supprimer les passages à niveau et à installer des protections phoniques.
L’opposition des associations « de défense de l’environnement » à ces travaux, qui concernent les usagers des TER, Intercités et TGV, est incompréhensible puisqu’elles réclament – comme le fait la Fnaut – que la priorité soit donnée aux transports de la vie quotidienne et à la rénovation des lignes existantes.
1. La ligne TER Agen-Bordeaux est, par sa fréquentation la seconde de la Région Grande-Aquitaine (7 000 voyageurs/jour). Bloquer les travaux aurait donc pour effet immédiat de dégrader encore la ponctualité du TER Agen-Bordeaux (84,7 % seulement en 2016) et de l’Intercités Bordeaux-Nice (moins de 70 % depuis trois ans), et d’empêcher tout renforcement de ces liaisons. Bloquer les travaux est le meilleur moyen de pousser les voyageurs vers l’autocar ou le covoiturage.
2. Les travaux prévus au sud-est de Bordeaux constituent un préalable à la construction de la LGV, mais resteraient indispensables si le projet de LGV était abandonné. Or les environnementalistes considèrent que l’utilisation, après modernisation, de la ligne existante Bordeaux-Toulouse constitue une alternative crédible à la construction de la LGV : si un tronçon saturé subsiste, l’alternative n’est plus crédible.
L’autoroute Bordeaux-Toulouse a été ouverte en 1975. Une remise à niveau – sur 12 km – d’une voie ferrée construite à la fin du 19ème siècle n’aurait rien d’excessif, le train étant le moyen de transport le plus écologique…