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Cour des Comptes : multiples erreurs, préconisations peu crédibles

27 Oct 2014

La Cour des Comptes, à juste titre, dénonce le projet de LGV Poitiers-Limoges et s’inquiète de la dérive des coûts d’exploitation du TGV et des conséquences financières de l’abandon de l’écotaxe. Mais de multiples erreurs factuelles discréditent les conclusions de son rapport.

Le créneau de pertinence du TGV

La Cour affirme que le créneau de pertinence du TGV est limité aux trajets durant entre 1h30 et 3h. C’est faux : si le trajet dure 4h, le TGV conserve entre 45 % et 55 % du marché avion + train ; si le trajet dure 5h, il conserve encore entre 25 % et 30 % du marché.

La Cour affirme que le TGV n’est pas fait pour rouler sur les lignes classiques.

C’est faux : le TGV n’est pas l’Aérotrain ; sa compatibilité avec le réseau classique, qui évite des correspondances dissuasives pour le voyageur, est à la base de son succès commercial. Comment un paramètre aussi important a-t-il pu être omis par la Cour ?

La Cour affirme que le TGV n’est pas fait pour assurer une desserte fine du territoire.

C’est faux : sur les lignes classiques parcourues par le TGV, la desserte de villes moyennes (surtout sur l’Arc méditerranéen et en Bretagne) est un facteur important d’attractivité du TGV.

Le TGV et l’environnement

La Cour affirme que la construction d’une LGV est fortement émettrice de gaz à effet de serre.

C’est faux : une expertise récente a montré que les émissions liées à la construction d’une LGV sont compensées en 10 ans au plus par les émissions évitées par les reports de trafic sur le TGV.

Une alternative illusoire

La Cour affirme qu’une mise à 200 km/h des lignes classiques peut remplacer les projets de LGV.

C’est faux : le tracé des lignes classiques ne permet qu’exceptionnellement le 200 km/h.

Un coût non soutenable ?

Selon la Cour, les ressources disponibles ne permettent pas d’étendre le réseau des LGV.

C’est faux : l’actualité récente a montré qu’on peut trouver de l’argent quand on en a la volonté politique. Un centime de taxe additionnelle sur le gazole rapporte 400 millions € par an à l’Etat.

Compte tenu de cette accumulation d’erreurs graves, les préconisations du rapport de la Cour des Comptes, véritable procès à charge intenté au TGV, sont peu crédibles. Ces préconisations sont dangereuses, elles négligent les besoins des voyageurs et de l’aménagement du territoire.