La catastrophe de Gênes doit inciter la France à mieux entretenir ses infrastructures routières et ferroviaires. Les transporteurs routiers, français et étrangers, doivent contribuer au financement.
Toutes les infrastructures de transport sont concernées
Tous les usagers des transports – automobilistes, chauffeurs routiers, usagers du train et personnel roulant – ont droit à la sécurité. Un entretien de toutes les infrastructures de transport est donc indispensable.
C’est le réseau ferré qui est aujourd’hui dans l’état le plus préoccupant (les trains sont ralentis sur 5 300 km de lignes, des lignes sont fermées). Le drame de Gênes ne doit pas faire oublier celui de Brétigny.
Ce sont essentiellement les camions qui dégradent les routes
Les camions sont impliqués dans une part notable des accidents (14 % des tués), de la consommation de pétrole, de la pollution de l’air et des émissions de gaz à effet de serre de la route (20 %), et ce sont essentiellement eux qui dégradent les routes (l’usure varie comme la puissance 4 de la charge à l’essieu).
L’autorisation de la circulation des camions de 44 tonnes en 2012 a aggravé la situation. Le ministère de l’Ecologie (DGITM) avait pourtant averti : cette décision « accélèrerait l’usure et le vieillissement des chaussées, et génèrerait des coûts de remise en état très importants à la charge de la collectivité ».
Les transporteurs routiers doivent financer l’entretien des routes
L’abandon de l’écotaxe par le gouvernement Valls a été catastrophique, il a privé l’Etat de plusieurs milliards d’euros par an (sans parler des niches fiscales dont bénéficiaient déjà les transporteurs routiers).
Son remplacement envisagé par une vignette est insuffisant et inadapté : une vignette ne dépend pas du kilométrage parcouru, contrairement à l’usure des routes, aux nuisances et aux émissions de gaz à effet de serre. Les autocaristes doivent contribuer eux aussi au financement de l’entretien des routes.
Une vision à long terme est indispensable
Il faut éviter de donner à la route le monopole absolu du transport du fret : elle assure déjà 90 % du trafic, bien au-delà de son domaine de pertinence. Un rééquilibrage en faveur du rail est indispensable.
La Fnaut demande au gouvernement de définir un programme d’entretien de toutes les infrastructures et de mettre à contribution les transporteurs routiers ; d’arrêter l’extension du réseau routier (contournements de Strasbourg, Rouen, Arles…) qui facilite la circulation des camions ; et de relancer les investissements ferroviaires – ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, contournement de Lyon (CFAL), autoroutes ferroviaires, lignes capillaires… – permettant au rail d’absorber une part significative du trafic routier de fret.