La Fnaut est favorable au financement du projet de tunnel interfrontalier par l’Eurovignette. Elle souhaite son extension au financement de l’ensemble du projet Lyon-Turin et au contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL).
Un investissement pertinent
Le projet Lyon-Turin est un investissement structurant d’aménagement du territoire européen, susceptible de provoquer un rééquilibrage entre Europe du nord et Europe latine.
C’est un outil indispensable de report du trafic routier de fret à longue distance sur le rail. Il permettra de réduire la pollution de l’air dans les vallées alpines (où il y a urgence sanitaire et où le tourisme est menacé) ainsi que sur la Côte d’Azur et sur leurs itinéraires d’accès, devenus des couloirs à camions, et de limiter la consommation de pétrole et les émissions de gaz à effet de serre.
La ligne existante, qui emprunte le tunnel de faîte du Mont Cenis, n’offre pas les performances attendues d’un corridor de fret européen à fort potentiel de trafic, et son exploitation est très coûteuse. Le tunnel de base rendra le rail compétitif avec les axes autoroutiers.
Un coût réaliste
La Suisse a réussi à financer seule deux longs tunnels de base (Lötschberg et Gothard) : la France et l’Italie, fortement aidées par l’Union Européenne, peuvent en financer un seul !
Volontiers qualifié de « pharaonique » par ses opposants, le tunnel ferroviaire de base est d’un coût réaliste, voisin de celui du Gothard de même longueur.
Un mécanisme rationnel de financement
Le projet Lyon-Turin permettant de désengorger et de sécuriser les traversées routières alpines, le rapport Destot-Bouvard propose légitimement que son financement soit basé sur une hausse des péages autoroutiers poids lourds et sur une redevance routière spécifique, comme l’autorise la directive Eurovignette. Un tel mécanisme a été mis en place avec succès en Suisse et en Autriche.
Ce mécanisme de financement pérenne est à la fois transparent, écologique et compréhensible par le public. Il incitera les chargeurs à se reporter sur le rail. Il devra être étendu à l’ensemble du projet Lyon-Turin et au contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL).
Une ambition à confirmer
L’objectif du Lyon-Turin ne doit pas être seulement d’absorber une hausse éventuelle du trafic routier transitant par les tunnels du Mont-Blanc et du Fréjus ou par Vintimille, mais bien, comme en Suisse, de réduire de moitié au moins le trafic observé aujourd’hui.