
Après plus d’un an et demi d’interruption, la liaison ferroviaire entre Mulhouse et Müllheim en Allemagne a enfin repris, au grand soulagement des travailleurs frontaliers qui devaient jusqu’à présent se contenter de bus de remplacement souvent retardés.
La suspension de cette ligne en août 2023 avait suscité une forte opposition des usagers. Il faut dire que la réouverture de cette liaison en 2012, après 29 ans d’inactivité, avait été rendue possible grâce à un investissement de 30 millions d’euros destiné à moderniser les infrastructures.
Toutefois, la SNCF avait dû suspendre l’exploitation en raison d’un manque de conducteurs bilingues et de la formation nécessaire à la compréhension de la signalisation ferroviaire et des règles de sécurité allemandes. Une situation délicate pour les nombreux travailleurs frontaliers, qui avaient dû se tourner vers des solutions de substitution peu satisfaisantes.
« Prendre le train plutôt que le bus est tellement plus simple et plus fiable », témoigne une passagère présente dans la première rame remise en service ce samedi 8 février. L’événement a été marqué par une grande célébration à la gare de Bantzenheim (Haut-Rhin), point de départ de nombreux voyageurs de cette ligne. Des élus et le président national de la FNAUT (Fédération nationale des associations des usagers des transports) étaient présents pour l’occasion.
« Chaque réouverture de ligne est un événement majeur », souligne François Deletraz. « Le train est essentiel pour réduire les émissions de carbone. Si les trains ne circulent pas, les gens continuent à utiliser leur voiture. Mais lorsqu’un train est en service, la transition vers un mode de transport plus durable devient possible. »
Des problèmes de tarifs et de billettique
Si les usagers se réjouissent du retour de la ligne, certains points restent à améliorer. Le coût des abonnements, par exemple, suscite des critiques. « L’abonnement mensuel est passé de 118 euros en 2023 à 155 euros aujourd’hui. L’inflation, d’accord, mais pas à ce niveau ! » proteste une voyageuse.
Florent Manrique, représentant de l’association des usagers des transports du sud Alsace, met en avant un autre problème : le manque d’arrêts à Ile-Napoléon et Chalampé, pourtant essentiels pour attirer davantage d’usagers.
Les voyageurs regrettent également la complexité de la billettique. Acheter un billet en borne pour un train traversant deux pays s’avère parfois compliqué.
Pour répondre à ces critiques, la SNCF et la Deutsche Bahn comptent sur l’arrivée en fin d’année de nouvelles rames plus performantes, accompagnées d’un meilleur cadencement, afin d’améliorer l’expérience des voyageurs.
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