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Le manque constant d'équipement dans les trains pour embarquer son vélo

05 Août 2024

Interrogé par La Croix, Gilles Laurent, responsable des mobilités douces à la Fnaut, déplore le manque d’équipement dans les trains pour embarquer leur vélo. Pour répondre à la demande en hausse, la SNCF augmente progressivement le nombre de places.

Analyse

« Casse-tête » « galère », « mission impossible »… tels sont les mots qui reviennent en boucle dans la bouche des cyclistes qui ont voulu embarquer leur vélo à bord d’un train. « Avec un ami, nous avons pris le TGV pour Marseille. Nous avons dû démonter nos vélos et les mettre dans des housses achetées pour l’occasion. Mais il manquait quelques centimètres pour qu’ils rentrent dans les porte-bagages, témoigne Augustin, adepte des randonnées à vélo. Résultat, nous avons dû les laisser dans le couloir, où ils bloquaient tout le monde. »

Après quelques expériences chaotiques, y compris dans les trains régionaux, le jeune homme préfère désormais prendre sa voiture pour ses déplacements touristiques et professionnels. « C’est bête car, arrivé à destination, je n’utilise quasiment que le vélo » , confie-t-il.

« La grande difficulté pour voyager à vélo reste le train, on a l’impression que la SNCF ne s’y intéresse pas vraiment » , tacle Pierre Hémon, président de l’Association française pour le développement des véloroutes et des voies vertes (AF3V).

La SNCF n’a pas assez anticipé la demande et a pris beaucoup de retard

renchérit Gilles Laurent, spécialiste du sujet à la Fédération nationale des usagers de transports (Fnaut). Une demande en hausse : les ventes de places pour des vélos non démontés ont augmenté de 27 % entre 2022 et 2023, selon la SNCF.

Des nouvelles rames avec des emplacements supplémentaires

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Le réseau de TER, lui, est déjà mieux pourvu. Par exemple, le long de la Loire à vélo, un itinéraire populaire, le nombre d’emplacements deux-roues est augmenté pour la saison touristique. Ailleurs, des aménagements ponctuels sont réalisés, par exemple en reconvertissant des espaces places assises pour installer plus de vélos.

On comprend que les variations saisonnières sont complexes à gérer, ces nouvelles places, c’est mieux que rien, mais ça reste du bricolage limité à quelques lignes.

admet Gilles Laurent. Sur l’ensemble du réseau TER, l’offre destinée aux cyclistes va être renforcée : le nombre de places pour vélo non démonté devrait passer de six par rame en moyenne à huit.

Un accès à l’information complexe

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Pas toujours évident non plus pour un novice de se repérer : entre les trains où il est possible d’embarquer son vélo tel quel, ceux où il faut obligatoirement le plier ou le démonter ou encore ceux où une réservation (payante ou gratuite) est obligatoire, et si c’est le cas, toute l’année ou seulement certains mois ou les week-ends.

Sans compter que la réservation vélo se fait parfois sur un autre site que celui où on prend sa place de TER

souligne Gilles Laurent. Et d’ajouter : « C’est une usine à gaz. Je n’ose même pas imaginer comment font les 20 % de cyclotouristes étrangers pour s’y retrouver. »

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Article du journal La Croix, par Mia Goasguen-Rodeno

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