Le président du Conseil régional Grand Est, Philippe Richert, vient d’annoncer sa décision d’abandonner le projet de gare de Vandières en reprenant l’argumentation de son prédécesseur en Lorraine, Jean-Pierre Masseret : cette décision irrationnelle est incompréhensible.
Une consultation non démocratique
La consultation sur le projet (annoncée comme non décisionnelle), organisée le 1er février 2015 à l’initiative de M. Masseret, n’a été qu’une mascarade : une organisation déplorable (un seul bureau de vote sur la ville de Nancy !), une participation marginale (moins de 10 % des électeurs).
Dans ces conditions, le résultat de la consultation, légèrement défavorable au projet, ne peut être raisonnablement être considéré comme significatif. Il est étonnant que M. Richert cautionne une telle caricature de la démocratie locale pour justifier l’abandon du projet, d’autant que les conclusions des études complémentaires lancées par M. Masseret n’ont jamais été publiées.
Une décision contraire aux intérêts du Grand Est et de la Lorraine
La prochaine ouverture complète de la LGV Est et, en 2017, l’ouverture des LGV Le Mans-Rennes/Nantes et Tours-Bordeaux vont rendre plus attractifs les TGV intersecteurs. Ces TGV doivent être rendus aisément accessibles par TER depuis toutes les villes de Lorraine.
Un bon accès à ces TGV, déjà possible à Reims et à Strasbourg, peut par ailleurs contribuer à la cohésion interne de la région Grand Est en facilitant la mobilité entre ses trois composantes.
Un dossier de la responsabilité de la Région
Il est exact que le gouvernement n’a pas suffisamment soutenu le projet de gare de Vandières. Mais M. Richert ne peut nier que l’Etat a joué son rôle : la déclaration d’utilité publique a été signée en 2011 et un financement pérenne basé sur une taxe régionale sur les produits pétroliers a été proposé par l’Etat. Quant à la SNCF, elle n’est pas décisionnaire dans ce dossier.
Le projet peut donc démarrer demain. Mais si son abandon était confirmé, 26 millions d’euros auront été investis inutilement sur le site de Vandières – un gaspillage d’argent public choquant dans le contexte budgétaire actuel – et une occasion de créer des emplois aura été ignorée. Faut-il aujourd’hui reproduire l’erreur commise hier, au détriment de l’intérêt des voyageurs, de l’économie régionale et de la cohésion du Grand Est ?
L’aménagement du territoire est une compétence majeure des Régions. La Fnaut demande donc que le sort de la gare de Vandières soit tranché, après débat, par un vote du Conseil régional Grand Est et non par une décision de son seul président.