Pour la Fnaut, la généralisation de la limitation de vitesse à 30 km/h en ville est souhaitable mais des conditions doivent être réunies pour que la mesure soit comprise et acceptée par tous et elle ne constitue pas à elle seule une politique de mobilité.
1) La généralisation de la limitation de vitesse à 30 km/h en ville est souhaitable
– La limitation de la vitesse à 30 km/h concourt à ce que la vie en ville soit plus sereine, qui est l’un des objectifs de la Fnaut,
– La limitation de la vitesse à 30 km/h permet d’améliorer la sécurité des autres déplacements, notamment ceux des piétons et des cyclistes,
– La limitation de la vitesse à 30 km/h contribue à la diminution du bruit, de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre.
2) Des conditions doivent être réunies pour que la mesure soit comprise et acceptée par tous
La limitation de vitesse à 30 km/h doit être appliquée avec discernement afin de tenir compte de la diversité des agglomérations et des quartiers. Une signalisation claire et renouvelée est nécessaire afin de bien identifier les différentes zones de vitesse.
– La vitesse peut demeurer à 50 km/h sur les axes comportant deux ou plus de deux voies de circulation dans chaque sens, l’une des voies pouvant utilement être réservée aux transports collectifs.
– Des contrôles de vitesse sont à réaliser notamment devant les écoles et les rues à circulation restreinte afin que la limitation à 30 km/h soit effectivement appliquée par les automobilistes et les motocyclistes. Pour limiter la vitesse réelle, les coussins berlinois, aisément franchissables par les bus, sont préférables aux ralentisseurs traditionnels.
– Un suivi partagé entre les pouvoirs publics, les associations d’usagers et les autres parties prenantes est nécessaire afin de mesurer l’évolution de certains indicateurs, notamment :
– respect des dispositions sur la vitesse maximale,
– accidentologie,
– vitesse commerciale des bus,
– bruit, pollution atmosphérique et émissions de gaz à effet de serre.
3) La limitation de vitesse à 30 km/h ne constitue pas à elle seule une politique de mobilité
– Des mesures favorables aux déplacements à pied, en vélo et en transport collectif sont indispensables dans le cadre des politiques de mobilité :
– trottoirs élargis, bien entretenus et éclairés, y compris dans les quartiers périurbains,
– itinéraires cyclables continus et protégés,
– voies réservées aux transports collectifs et respect des arrêts afin que l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite soit maintenue.
– Des investissements importants doivent être réalisés ou poursuivis dans les agglomérations françaises, en particulier dans les zones périurbaines (dessertes ferroviaires, métros, tramways, bhns) où l’offre de transport collectif est souvent insuffisante pour permettre un report modal et la diminution des émissions de gaz à effet de serre.
– Le stationnement doit être maîtrisé et rendu payant dans les centres et dans les quartiers commerçants, afin de favoriser la rotation des véhicules. Les ressources ainsi dégagées doivent être réinvesties dans l’amélioration des modes actifs et des transports collectifs.