Les gares de Manduel et de La Mogère, prévues sur le contournement à grand vitesse de Nîmes et Montpellier, resteraient inutilisées pendant des années : leur construction doit être reportée.
Les gares TGV excentrées : une erreur persistante
Dès la conception de la LGV Paris-Lyon, la Fnaut a dénoncé l’implantation des gares TGV « exurbanisées », éloignées des centres-villes, non reliées au réseau ferré classique et accessibles uniquement en voiture ou par de rares navettes routières déficitaires.
Les voyageurs souhaitant prolonger un trajet en TGV par un déplacement régional ou local (20 % d’entre eux en moyenne) rencontrent des difficultés même quand les gares – c’est le cas de Valence TGV – sont implantées au croisement d’une LGV et d’une ligne classique.
Et l’expérience a montré que ces gares (en Picardie, Lorraine, Bourgogne,…) n’ont engendré qu’un développement économique marginal alors que les élus locaux en attendaient des miracles.
Manduel, La Mogère : des gares inutiles et dangereuses
Ces gares, très coûteuses, ont été imaginées et financées sur la base de prévisions de trafic TGV dont il est reconnu aujourd’hui qu’elles sont irréalistes, la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan étant reportée compte tenu de la priorité donnée par l’Etat à la LGV Bordeaux-Toulouse.
Elles seraient difficilement accessibles depuis les centres-villes et leur utilisation impliquerait des pertes de temps dissuasives pour la plupart des voyageurs. Pendant longtemps, les TGV desservant le Languedoc ne pourront être rentabilisés que s’ils desservent directement les gares centrales de Nîmes-Feuchères et Montpellier-Saint Roch.
La construction des gares de Manduel et de La Mogère serait donc contraire à l’intérêt économique de SNCF Mobilité. Sa poursuite constituerait un gaspillage particulièrement choquant alors que les difficultés budgétaires obligent SNCF Réseau et les Régions à reporter d’autres investissements ferroviaires pourtant urgents.
La Fnaut apporte son soutien aux associations de la région Languedoc-Roussillon qui s’opposent à l’implantation irrationnelle de gares TGV distinctes des gares centrales sur le contournement de Nîmes et Montpellier, puis sur la future ligne nouvelle Montpellier-Perpignan.