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Alpes et climat : une mesure positive mais très insuffisante

17 Fév 2020

Le chef de l’Etat, en visite à Chamonix, a annoncé un effort financier de l’Etat pour rénover la ligne La Roche/Foron – Saint-Gervais, qui valorisera le Léman Express, nouvelle liaison ferrée entre la Suisse et la France.

Cette décision positive n’est pas à la hauteur de la dégradation environnementale des Alpes du nord, que va renforcer par ailleurs la construction de l’autoroute Thonon-Machilly.

 

Un phénomène de grande ampleur qui exige des investissements ferroviaires massifs

La contribution du secteur des transports au réchauffement climatique est primordiale : en 2018, 31 % des émissions de gaz à effet de serre (37 % même en Rhône-Alpes), dont 95 % en provenance de la route.

Il faut donc réduire la dépendance à la voiture et au camion, et de faire du rail l’ossature du système de transport sur tout le territoire : face à l’urgence climatique, on ne peut se contenter de renouveler le parc de camions et d’approuver de nouveaux investissements routiers qui concurrenceront le Léman Express.

Un investissement massif sur le réseau ferré français est d’autant plus nécessaire que les lignes sont menacées par la fonte du pergélisol des parois montagneuses, conséquence du réchauffement climatique.

 

Lyon-Turin : l’opposition incompréhensible d’ONG environnementalistes

Lors de la visite du chef de l’Etat, des ONG environnementalistes de Haute Savoie (France Nature Environnement, Amis de la Terre, Inspire…), bien que préoccupées par les émissions de gaz à effet de serre et les nuisances routières dans les vallées alpines, se sont à nouveau opposées au Lyon-Turin.

Or seule cette nouvelle liaison ferroviaire permettra un report massif du trafic franco-italien des camions sur le rail. La part du rail est actuellement de 10 %, l’objectif est d’obtenir une part de 70 % comme en Suisse sur l’axe nord-sud depuis l’ouverture des tunnels du Lötschberg et du Gothard.

– La réglementation européenne a fortement réduit la capacité de la ligne de Maurienne. Aucun train de voyageur ne peut dorénavant emprunter le tunnel s’il est précédé, suivi, ou croisé par un train transportant des matières dangereuses (de nombreux camions-citernes circulent sur l’autoroute ferroviaire alpine).

– La ligne de Maurienne est menacée par les conséquences de la fonte du pergélisol : le trafic a été totalement bloqué par des éboulements en janvier puis à nouveau en juillet 2019.

– Ses coûts d’exploitation ne sont pas compétitifs face à la route en raison de son profil très accidenté (des rampes de 30 ‰ limitent le tonnage des trains et exigent une traction renforcée).

– Par ailleurs, les ONG trompent l’opinion en affirmant que le coût du projet Lyon-Turin est de 26 Md€. En réalité ce coût est de 18 Md€ 2012, l’Union Européenne en cofinancera la moitié, l’Italie 1,7 Md€ et une commission officielle française réexamine le projet côté français afin d’en réduire le coût.

– Quant au trafic potentiel du Lyon-Turin, il est considérable : plus de 3 millions de camions traversent chaque année la frontière franco-italienne et ce trafic a augmenté de 16 % depuis 2013.

 

La FNAUT demande à l’Etat de taxer le trafic franco-italien de camions et d’accélérer le financement de la ligne d’accès depuis Lyon au tunnel de base du Lyon-Turin, financé et en cours de réalisation.

 

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