Associations d’usagers et élus locaux s’inquiètent du nouveau retard pris par le prolongement du Tram train T11 d’Épinay-sur-Seine à Sartrouville. Jugeant ce projet indispensable pour de très nombreux habitants des Yvelines, du Val-d’Oise et de la Seine-Saint-Denis, ils redoutent un abandon pur et simple.
Huit ans après l’ouverture du premier tronçon du tram-train T11 entre Le Bourget et Epinay-sur-Seine, son prolongement d’Epinay-sur-Seine à Sartrouville (Yvelines) et du Bourget à Noisy-le-Sec est pour l’instant au point mort. Avec des prévisions autour de 300.000 voyageurs par jour pour le trajet Sartrouville/Noisy-le-Sec, le chantier répondrait à d’importants besoins des habitants. L’opération permettrait en effet de relier les deux cités en 35 minutes, au lieu d’1 h 30 aujourd’hui. De nombreuses zones d’activités sur tout le territoire seraient desservies beaucoup plus efficacement.
« C’est probablement le tram le plus utile et le plus important de tous ceux actuellement en projet ou déjà réalisés. Il faciliterait la vie de dizaines de milliers d’usagers des départements des Yvelines, du Val-d’Oise et de la Seine-Saint-Denis, plus obligés de passer par Paris pour leurs déplacements de banlieue à banlieue », affirme Céline Malaisé présidente du groupe de la gauche communiste écologiste et citoyenne de la région île de France. Le prolongement comprendrait 17 kilomètres de voies supplémentaires, sept nouvelles stations et 15 villes traversées (dont Argenteuil et Houilles).
Manque de volonté politique
Même certitude du côté des représentants des usagers :
Le prolongement permettrait de soulager sérieusement la ligne A du RER et favoriserait considérablement certains trajets banlieue à banlieue
confirme Marc Pélissier, président de l’Association des usagers des transports franciliens.
Malgré ces nombreux atouts, la perspective du prolongement ne semble plus vraiment d’actualité. Le projet n’a en effet pas été inscrit dans l’actuel contrat de plan Etat Région.
Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France et d’IDFM, s’était engagée en 2019 à soutenir fortement la réalisation de l’opération. Hormis des études et des acquisitions foncières, réalisées par SNCF Réseau, il n’y a rien eu
dénonce Marc Pélissier.
Avant de reprocher aussi le manque d’enthousiasme des conseils départementaux des Yvelines et du Val-d’Oise. « Il est vrai que pour le moment, le département des Yvelines se concentre sur le prolongement du RER E, tandis que le Val-d’Oise mise tout sur l’hypothétique création d’une ligne 19 du Grand Paris Express », commente un bon connaisseur du dossier. Deux projets sans réel impact pour les usagers concernés par un éventuel prolongement du T11.
Dans la commune de Sartrouville, l’opposition s’est aussi emparée du sujet pour déplorer «le manque de pugnacité» du maire (LR) Pierre Fond et de sa majorité. « Lorsque nous interpellons le maire sur cette question, il botte en touche. Il s’agit pourtant d’un sujet majeur pour Sartrouville, notamment en permettant le désenclavement du quartier du plateau », assure Romain Chiarada, conseiller municipal d’opposition (EELV) de Sartrouville.
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Article publié Les Échos, par Alain Piffaretti
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