1- Le véhicule automatisé/autonome est l’objet de toutes les attentes et de toutes les attentions de la plupart des acteurs de la mobilité, qu’il s’agisse des chercheurs, des opérateurs, des GAFA, des constructeurs, des équipementiers. Les usagers ne peuvent être absents de cette réflexion, ni leurs attentes. Pour une parfaite acceptabilité sociale, les usagers doivent être impliqués dans l’élaboration de ce mode de transport.
2- Le véhicule automatisé/autonome tel qu’il est conçu actuellement se confond souvent avec un véhicule individuel économe en énergie et équipé en électronique. Ce type de véhicule ne résoudra pas les questions de congestion, de pollution, d’autosolisme. Il ne tient pas compte de l’évolution démographique. Son habitacle n’est pas accessible à tous, en particulier aux personnes âgées, en surpoids, handicapées ou à mobilité réduite. Il ne garantit pas l’accès à la mobilité pour tous, en particulier dans les zones rurales et périurbaines.
3- La frontière entre véhicule particulier et transport en commun devient toujours plus poreuse avec l’autopartage. Les autorités publiques sont donc fondées à exprimer des priorités pour garantir la prise en compte de tous les publics par les équipementiers et les constructeurs sur tous les véhicules. Elle doivent aussi clarifier la responsabilité légale des diverses parties prenantes tout au long de la chaîne.
4- La stratégie nationale doit accompagner le développement des véhicules autonomes/automatisés vers de nouveaux usages ; favoriser le transport public/partagé ; porter les enjeux d’aménagement du territoire régional et urbain ; répondre aux questions de sécurité routière, de lutte contre l’autosolisme, contre la congestion des villes et contre la pollution ; s’assurer de son accessibilité économique. L’observatoire des perceptions et de l’acceptabilité doit élargir son champ d’action aux usagers potentiels.
5- Des stratégies locales sont également nécessaires pour organiser une mobilité associant tous les modes ; pour résoudre les conflits d’usage de la voirie et son partage ; et pour gérer les transitions et les cohabitations entre les types de véhicule sur de nombreuses années.
6- La Fnaut recommande :
– que l’autopartage et la multimodalité soient facilités dès maintenant pour préparer l’arrivée du véhicule autonome.
– que les expérimentations portent non seulement sur les aspects technologiques, mais sur la recherche de nouveaux usagers et de nouveaux services.
– que l’investissement public aille aux véhicules de transport public/partagé.
– que les véhicules particuliers autonomes/automatisés soient adaptés à un large éventail de publics et d’usages en vue de l’autopartage.
– l’intégration du véhicule automatisé/autonome dans la politique de mobilité métropolitaine et régionale sous l’autorité des AO.
– la surveillance des inégalités sociales et territoriales qui pourraient en résulter.
– l’évaluation de l’empreinte écologique, climatique, énergétique de ces véhicules.