Comme l’aéronautique et l’automobile, le rail doit bénéficier d’un plan associant prêts aux entreprises pour couvrir les besoins en matériels roulants et investissement dans les infrastructures.
Les premières mesures de soutien répondent aux attentes de la Fnaut
– l’accord pour compenser les pertes financières des autorités organisatrices de la mobilité urbaine dues à la chute du versement mobilité des entreprises (les pertes de recettes ne sont pas compensées à ce jour) ;
– le moratoire sur la construction des grandes surfaces périphériques, qui contribuera à ralentir l’étalement urbain, la dépendance automobile et la dégradation des commerces des centres-villes ;
– l’intérêt nouveau pour le ferroviaire comme outil d’aménagement du territoire : revitalisation des lignes régionales et des trains de nuit, relance du fret avec enfin des mesures sérieuses (prise en charge par l’Etat des péages des trains de fret, investissements dans trois autoroutes ferroviaires).
Un plan de relance ambitieux doit inscrire ces premières mesures dans la durée
Comme l’aéronautique et l’automobile, le rail doit bénéficier d’un plan associant prêts aux entreprises pour couvrir les besoins en matériels roulants et investissement dans les infrastructures.
La Fnaut demande une recapitalisation de la SNCF à hauteur d’au moins 4 milliards € (4 Md€) avec, en contrepartie, des mesures améliorant son efficacité, sa productivité et la relation de service au client. Les autocaristes desservant les zones périurbaines et rurales doivent être aidés eux aussi.
S’agissant des déplacements urbains, le plan de relance doit confirmer le 4ème appel à projets de TCSP (tramways, RER), la participation de l’État étant portée à 800 millions € selon l’engagement du Grenelle de l’Environnement, valoriser les étoiles ferroviaires et répondre aux besoins des piétons et cyclistes.
Le plan de relance doit déboucher sur un plan rail-climat permettant de lutter contre un réchauffement climatique qui s’emballe dramatiquement
Le plan de relance doit accélérer la régénération du réseau ferré. Aux crédits déjà décidés doivent s’ajouter les 10 Md€ manquants pour crédibiliser le contrat de performance État-SNCF Réseau. Le plan doit confirmer l’investissement fret (1,5 Md€ par an) et honorer les engagements pris sur les grands chantiers : liaison Lyon-Turin (ligne d’accès et tunnel) et Grand Paris Express en particulier.
Nombre des mesures prises dans le cadre du plan de relance doivent faire l’objet d’efforts se poursuivant sur 10 ans. C’est le cas des politiques urbaines partageant mieux la voirie et des investissements ferroviaires : la desserte TER des gares TGV et la desserte fret des ports sont essentielles.
Ces plans exigent une redéfinition de la politique fiscale, qui doit introduire de l’équité entre les modes de transport et inciter à l’utilisation des modes les plus respectueux de l’environnement : une taxe carbone doit être accompagnée d’une compensation pour les ménages les plus démunis. Sans concertation avec les associations d’usagers, ce pari sera difficilement gagné.