Le projet de loi est très décevant en ce qui concerne le secteur des transports. Partant des objectifs à atteindre, il fallait bâtir une vraie politique écologique des transports permettant de concrétiser les discours entendus depuis 20 ans, donc favoriser les modes économes en énergie.
– Aucun signal politique incitant au changement des comportements n’est donné.
Au contraire, tout repose sur les progrès de la technologie (moteurs, carburants), sans doute nécessaires mais en aucun cas suffisants pour atteindre le « facteur 4 ».
– Les contradictions entre l’objectif affiché et l’actuelle politique des transports sont évidentes, elles rendent le projet totalement illisible et peu crédible :
- relance des projets routiers et autoroutiers, maintien du projet NDDL
- confirmation de l’autorisation de circulation des poids lourds de 44 tonnes
- recul sur l’écotaxe poids lourds d’où blocage des projets de TCSP urbains et de sauvegarde de lignes ferroviaires voyageurs et fret menacées de fermeture (1500 km de lignes capillaires fret vont fermer par manque de moyens de RFF)
– La fiscalité écologique est écartée (« il faut changer les comportements avant de taxer »). Mais comment changer les comportements, qui n’évoluent pas spontanément, sans investir dans les modes alternatifs à la route et à l’avion (infrastructures et exploitation), et comment investir (TCSP, réseau ferré) sans ressources nouvelles ?
Le levier de la fiscalité écologique est un instrument efficace et indispensable de la transition énergétique. Si on le rejette sous prétexte qu’il est socialement punitif, on se condamne à l’inaction. Il faut commencer par supprimer les niches fiscales nocives pour l’environnement, qui s’élèvent à plus de 15 milliards d’euros par an et concernent essentiellement les transports (voir note ci-dessous). Ce qui manque n’est pas l’argent public, mais la volonté politique.