Le système ferroviaire est aujourd’hui profondément dégradé et ne répond plus aux attentes des voyageurs et des chargeurs. Faute de vision à long terme de l’Etat, son avenir est aujourd’hui compromis.
Une offre de transport qui régresse
Les suppressions de trains, les retards récurrents et les surcharges des rames découragent les voyageurs. L’information sur l’offre disparaît peu à peu. La tarification est excessive et trop compliquée.
Partout en France, des services ferroviaires (TER, Intercités, trains de nuit, auto/train) sont réduits ou supprimés au détriment de l’aménagement du territoire : les cars de substitution ne captent jamais toute la clientèle du train et n’ont souvent qu‘une vie éphémère. Même l’offre TGV régresse.
La mauvaise qualité de l’offre pousse les voyageurs et les chargeurs à se détourner du rail.
Un réseau qui se contracte et se démaille
Le vieillissement du réseau ferré s’aggrave malgré les efforts entrepris pour sa rénovation depuis 2005 et récemment accentués. Les zones de ralentissement des trains s’étendent.
Des lignes régionales et même interrégionales disparaissent ou sont menacées de fermeture au détriment de la desserte des villes moyennes. Les grands projets (LGV et fret) sont bloqués.
Une politique incohérente
Les mesures positives prises par le gouvernement sont annihilées par un ensemble de décisions à court terme qui pénalisent le rail, en particulier :
– le soutien apporté aux concurrents du rail (avion à bas coût, autocar) ;
– le refus de permettre au rail d’augmenter sa productivité et d’abaisser ses coûts de production ;
– le refus de traiter la question de la dette ferroviaire et de dégager des moyens financiers nouveaux pour développer le rail par la fiscalité écologique ;
– la poursuite de travaux routiers et autoroutiers surdimensionnés, alors même que les voitures se révèlent 15 fois plus polluantes que ce qu’exige la réglementation.
La Fnaut attend du gouvernement qu’il réforme en profondeur sa politique des transports et prenne d’urgence les mesures indispensables au redressement du système ferroviaire. L’adoption d’une loi sur la transition énergétique (qui ignore le rail) et les engagements pris lors de la COP 21 ne peuvent suffire : il est temps de passer des paroles aux actes.