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Train de la colère : pourquoi les usagers sont si remontés ?

16 Avr 2025

Des centaines d’élus et d’usagers des lignes Paris-Orléans-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont se sont retrouvés ce mardi dans la capitale pour dénoncer l’état de « délabrement » de leurs lignes ferroviaires.

Mardi, 12 h 31. Les passagers du train en provenance de Cahors (Lot) sont accueillis à la gare d’Austerlitz, à Paris, par une nuée de caméras, de micros et d’appareils photos. Cette fois, le train est à l’heure, mais ce n’est pas toujours le cas. Usagers en colère et élus locaux qui se trouvaient à bord de ce « train de la colère » sont rejoints par un autre groupe arrivé à la gare de Bercy en provenance de Clermont-Ferrand.

Tous veulent exprimer leur exaspération face à l’état de « délabrement » de leurs lignes de train, avant qu’une délégation ne soit reçue par le cabinet du ministre des Transports, Philippe Tabarot.

Jean-Claude Sandrier, président d’Urgence Ligne POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), et Patrick Wolff, président d’Objectif Capitales, dénoncent les locomotives trop vieilles, les pannes1 trop fréquentes, les retards trop nombreux1, les suppressions de train et les investissements insuffisants sur le réseau. Philippe Tabarot lui-même a reconnu « une qualité de service qui n’est pas à la hauteur », lors d’une visite la semaine dernière à Clermont-Ferrand.

Or, ont rappelé les élus présents : « Nous avons besoin de trains pour favoriser l’attractivité de nos territoires ». Les dirigeants de Legrand et Michelin, entreprises cotées au CAC 40, mais dont les sièges sociaux sont restés à Limoges et Clermont-Ferrand, ont d’ailleurs par le passé eux aussi tapé du poing sur la table.

Le train, c’est aussi le seul moyen de décarboner les transports

ajoute François Delétraz, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut).

« Quarante ans d’inaction à rattraper »

Les lignes POLT (plus de 700 km de voies ferrées) et Paris-Clermont (420 km) transportent respectivement 2,6 et 1,9 millions de voyageurs tous les ans. Les trains Corail doivent être remplacés par des rames Oxygen, dont la livraison a pris du retard. « Nous exigeons une mise en service au plus tard début 2027 », assène Jean-Claude Sandrier. La SNCF a en outre lancé en 2018 un vaste programme de modernisation de ces lignes, qui prévoit « des investissements sans précédent » de 3 milliards d’euros d’ici à 2027.

Il faudrait investir beaucoup plus. Il y a quarante ans d’inaction à rattraper.

 Article de l’EBRA, rédigé par Charlotte Murat

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