Un débat qui ignore le report de trafic possible sur le rail et les impacts sur le climat
Le débat a donné lieu à de nombreuses contestations du projet routier, insistant sur le potentiel de la voie ferrée. Les garants du débat n’en demandent pas pour autant de bilans comparés des alternatives routières et ferroviaires en ce qui concerne les investissements, le trafic potentiel, la consommation de terres agricoles, la production de CO2, le nombre de morts, l’étalement urbain, etc…
Le ferroviaire serait « hors sujet ». Les garants, et le Département, doivent être les seuls à ignorer que les transports, et surtout la route, sont une source majeure d’émissions de CO2, et que cette part ne baisse pas. Et qu’un rééquilibrage en faveur du fer réduirait l’impact des déplacements.
Doublement intégral de Nantes Pornic : trafic et pollutions en plus
La Fnaut s’était félicité que le Département maintienne la vitesse à 80 km/h, ce qui limite le nombre de morts et la pollution. Mais la défense du projet amène le Président du Département de Loire-Atlantique (cf. actu.fr) à énoncer des contre-vérités : « Dire que créer une quatre voies va augmenter le trafic est une idée reçue. Les gens ne se déplacent pas en fonction de l’infrastructure, mais en fonction des usages. On va faciliter les flux, c’est l’objectif ».
L’expérience montre pourtant que « faciliter » les trajets routiers entre des zones attractives va engendrer nouveaux trafics et dissémination de l’habitat. Et qu’une desserte ferroviaire fréquente convertirait des automobilistes au train, moins nuisant et plus économique quand on est seul.
Alors que la Région Pays de la Loire est la plus motorisée, très dépendante de la voiture, cet axe est l’occasion de rééquilibrer un peu la situation et d’agir concrètement pour le climat.
Un argent public à mieux utiliser
Rappelons que pour Nantes Châteaubriant, Région et Département avaient procédé intelligemment en cofinançant un projet de réhabilitation de la ligne ferroviaire, évitant une 2 x 2 voies parallèle et limitant la surcharge du périphérique.
La gare de Nantes vient d’être agrandie pour accueillir deux fois plus de voyageurs. La voie ferrée a été renouvelée récemment, mais est insuffisamment utilisée : les 7 Allers et Retours quotidiens laissent de longues périodes horaires sans offre de transport. Une desserte cadencée, avec un train chaque heure et dans chaque sens est l’ambition de la Région ; on en est loin. La mise en concurrence annoncée de l’exploitation ne va permettre qu’une amélioration limitée de l’offre, qui serait concurrencée par un axe routier rapide.
Les enjeux actuels demandent des décisions cohérentes, et le choix d’un projet préservant les terres agricoles, réduisant les émissions de Gaz à Effet de Serre et élargissant l’accès au train.