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Les prix des billets de train manquent de transparence (UFC-Que Choisir - Fnaut)

02 Oct 2024

Dans une étude publiée ce mardi, l’UFC-Que Choisir dénonce « l’opacité » qui entoure les ventes de billets de train. Et déplore notamment des tarifs de billets de train qui varient fortement selon les plateformes de réservation. Cyrielle Thévenin pour l’EBRA, demande l’avis de la Fnaut.

Demain, c’est le grand départ des ventes de billets de train pour la période des fêtes de Noël. Si vous faites partie des impatients, soyez prudents au moment de faire vos achats. L’UFC-Que Choisir fustige ce mardi dans une étude l’opacité qui entoure la vente des billets de train. « L’accès à l’information, la réservation, la transparence de la tarification et les garanties d’arrivée à bon quai font trop souvent défaut », dénonce l’association de consommateurs, qui a comparé l’offre de billets de train proposée par sept plateformes de réservation en France et 11 sites d’opérateurs historiques de pays tiers.

Des écarts de prix allant jusqu’à 85 %

L’UFC-Que Choisir regrette notamment le « brouillard informatif » qui existe autour du prix des billets. « Des différences de prix sont constatées entre plateformes sur un même trajet et des frais sont appliqués par les plateformes, sauf par Trainline et les applications des opérateurs historiques », observe l’association. Ainsi, pour un trajet en TGV entre Marseille et Strasbourg, les tarifs proposés pourront aller de 121 euros (sur SNCF Connect, Trainline, Tictactrip), à 133 euros (sur Rome2Rio) en passant par 124 euros (sur Omio) et 131 euros (sur Kombo). L’UFC-Que Choisir, qui a testé 24 trajets, constate que l’écart entre les tarifs peut atteindre 85 %.

Les prix peuvent même varier pour un même train. C’est notamment le cas des liaisons internationales conjointement opérées par deux compagnies, et donc disponibles sur le site des deux compagnies. Ainsi, le train entre Paris-Stuttgart en fin de journée le 18 octobre est affiché à 89 euros sur le site français de SNCF Connect, quand il est à 79,99 euros sur le site allemand de la Deutsche Bahn.

C’est assez normal parce que chaque compagnie a des allotements sur le train et elle le vend un peu comme elle l’entend, ils n’ont pas les mêmes règles commerciales l’un et l’autre, donc il peut y avoir des différences de prix. Ce n’est pas vraiment une anomalie

estime François Delétraz, président de la Fédération nationale des associations d’usagers de transports (Fnaut).

L’utilisation des plateformes intermédiaires déconseillées

L’UFC-Que Choisir relève également des frais de service parfois forfaitaires (comme sur Rail Europe), parfois proportionnels au prix du billet (comme sur Kombo). Sur certaines plateformes, « les frais ne sont mentionnés ou ajoutés qu‘à une étape ultérieure de la réservation, parfois même uniquement au moment du paiement », déplore également l’association de consommateurs qui note aussi que certains opérateurs « ne distinguent pas clairement la 1re et la 2e classe ».

Face à ces irrégularités, la Fnaut conseille aux consommateurs de ne pas utiliser les plateformes intermédiaires pour faire leurs achats.

C’est bien qu’ils aillent voir sur les plateformes intermédiaires parce qu’ils peuvent comparer, mais une fois qu’ils ont fait leur choix il faut qu’ils aillent sur le site de la compagnie qui effectue le trajet. Là, ils sont sûrs d’avoir le meilleur prix et la meilleure couverture en cas de pépin

insiste François Delétraz.

Le droit à l’acheminement pas toujours garanti

Les droits des passagers, en cas de retard ou d’annulation, ne sont pas toujours respectés, en particulier l’acheminement à destination. Il consiste à assurer le trajet avec correspondance même dans le cas du retard du premier train. Mais il pêche encore pour les voyages avec correspondance faisant intervenir plusieurs transporteurs, même si les deux billets ont été achetés simultanément.

L’aérien a toujours été un système international, le ferroviaire, c’est nouveau. Ce sont encore des entités nationales avec des règles nationales, et l’Europe n’a pas encore mis la main dessus comme elle l’a fait pour l’aérien. Le train n’est pas encore européen, on en est très très loin

souligne François Delétraz.

Article intégral pour l’EBRA, par Cyrielle Thévenin

Crédit image : Photo d’illustration Sipa/Dorian Delettre

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Contact presse : Nina Soto, responsable communication et relations presse Fnaut : 07 67 78 06 24