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SERM orléanais : de la nécessité de rétablir la ligne Orléans-Gien

07 Déc 2024

Dans le cadre des réunions de travail du SERM, les Amis du Rail Giennois se félicitent de la prise en compte de la réouverture au trafic voyageurs de la ligne Orléans-Gien, conformément au projet porte par le Conseil régional Centre-Val de Loire depuis de très nombreuses années et que l’ARG soutient sans réserve sur une option ferroviaire. L’association apprécie également des propos de M. Charles-Eric Lemaignen, représentant la Métropole d’Orléans quant au fait que cette institution ne peut ignorer les territoires qui l’entourent, sous réserve d’en déterminer le périmètre et de ne pas en rester au stade des intentions. Un autre point positif est à noter, avec l’intégration des EPCI au sein de la gouvernance mise en place pour le SERM d’Orléans dont les Communautés des communes Giennoises et Berry-Loire-Puisaye.

Sur ce dernier point, l’ARG ne peut que regretter l’exclusion des associations de cette structure dans la mesure où elles portent des arguments et des solutions que l’on ne retrouvent pas toujours dans les choix des élus. Cette dichotomie est sensible concernant la ligne Orléans-Gien à travers nos contacts avec les élus locaux, peu impliqués sur ce dossier majeur, et la population. Celle-ci ne comprend pas l’inexistence de cette ligne et déplore majoritairement qu’elle ne soit pas restaurée.

Quelques raisons en faveur de la ligne Orléans-Gien

Sans prétendre ici à l’exhaustivité, il est bon de rappeler les principales raisons qui vont dans ce sens :

  • Désenclavement d’un territoire en déclin (baisse et vieillissement de la population, difficultés de recrutement pour les entreprises, absence d’implantations majeures depuis une vingtaine d’années en dépit de l’existence de deux zones d’activités (Gien et Briare) en friche pour l’essentiel, désertification médicale, fermeture de services publics… etc)
  • Nécessité de se déplacer rapidement d’un point A à un point B, ce qu’exige l’organisation socio-économique de la société.
  • L’impact environnemental de la route, quel que soit le mode de propulsion des véhicules, et les coûts d’aménagement de cette dernière dans l’hypothèse de couloirs dédiés (cars express, co-voiturage, pistes cyclables…etc).
  • La nécessaire prise en compte de l’ensemble des besoins de la population en matière de déplacements et pas seulement des «actifs» (trajets domicile-travail) ou des scolaires (dessertes des établissements d’enseignement).

Pour Les Amis du Rail Giennois, il aurait été judicieux qu’une enquête auprès des populations concernées soit diligentée afin d’éclairer les analyses et les choix du cabinet d’études mandaté pour le projet Orléans-Gien.

La ligne Orléans-Gien aujourd’hui

Lors des échanges sur le SERM d’Orléans, à propos de la ligne Orléans-Gien, les difficultés à trouver un nouveau tracé entre Châteauneuf-sur-Loire et Gien ont été évoquées.

Qu’en est-il à l’heure actuelle sur l’ensemble du parcours :

  • La ligne existe entre Orléans et Châteauneuf-sur-Loire pour une exploitation fret.
  • L’emprise est toujours existante entre Châteauneuf-sur-Loire et Les Bordes (autrefois embranchement vers Sully-sur-Loire et Aubigny-sur-Nère). Voir Google Map.
  • La voie n’existe plus, soit détruite, vendue ou impraticable entre Les Bordes et Nevoy (Bois Damblai)..
  • On peut s’interroger sur la propriété des ouvrages d’art subsistant (SNCF?).
  • La voie est en cours de renouvellement entre Nevoy (Bois Damblai) et la gare de Gien, soit 5 km environ. Pour l’heure, ce tronçon fait office d’embranchement particulier pour une entreprise chargée de l’évacuation des déchets nucléaires du CNPE de Dampierre-en-Burly, et une annexe de la 12e BsMat de Gien (stockage d’engins blindés) .

Les difficultés pour trouver un nouveau tracé concernent le foncier et les procédures d’expropriation (coût, durée) et ne peuvent être minimisées. Les Amis du Rail Giennois considèrent que toute opération de même nature (routière, ferroviaire, etc) pose les mêmes problèmes. Pourquoi seraient-ils rédhibitoires pour un nouveau tracé entre les Bordes et Gien ? Tout repose sur l’existence d’une volonté politique et de l’existence des moyens financiers nécessaires au sujet desquels on peut nourrir certaines inquiétudes actuellement. Mais là où il y a une volonté, il y a un chemin…

L’évidente interdépendance entre la Métropole et les territoires ruraux

Voie ferrée entre Gien et Nevoy
Voie renouvellée en 2024 entre Gien et Nevoy (5 km) pour la desserte d’une annexe militaire et d’un terminal EDF. Un bon signe pour enclencher une dynamique en faveur de la réouverture au trafic voyageurs de la ligne Gien-Orléans.

Aujourd’hui, la situation est globalement génératrice d’inégalités en tous genres au détriment des populations des territoires ruraux. Seule une politique volontariste en matière de transport, particulièrement ferroviaire a priori en site propre, peut réduire leur déclassement social, économique et culturel. Le train a constitué un élément d’aménagement équilibré du territoire. La restauration des lignes dites de « dessertes fines » le permettra à nouveau en favorisant les échanges dans un sens -territoires vers la Métropoles- et dans l’autre -Métropole vers les territoires, au bénéfices des deux entités
A cet égard, et en prenant en compte les difficultés de recrutement des entreprises du Giennois, Les Amis du Rail Giennois et le Mepag (Mouvement des Entreprises du Pays d’Accueil Giennois, 80 entreprises et 8000 emplois sur l’ensemble de l’ancien, arrondissement de Gien) se sont associés pour connaître le nombre de leurs salariés domiciliés à Orléans ou dans les communes de la Métropole. (questionnaire du 18 juillet au 30 septembre 2024).
> 14 entreprises ont répondu (dont le CNPE de Dampierre en Burly avec 1376 agents qui mériteraient un traitement spécifique)
> 44 salariés habitent à Orléans, 76 dans une autre communde la métropole, soit un total de 120 personnes
> 88 personnes résident dans une commune traversée par la ligne Orléans-Châteauneuf-sur-Loire
En se livrant à une extrapolation à l’ensemble des adhérents… sans prétention, on obtient :
> 251 domiciliés à Orléans
> 433 pour la métropole
> 502 qui résident entre Orléans et Châteauneuf

Enfin d’Orléans ou de Gien (ligne Paris-Nevers avec une desserte insatisfaisante de Gien dont la gare ne peut accueillir les personnes handicapées ou à mobilité réduite) la prégnance fondamentale de l’Île de France sur l’organisation ferroviaire en Région Centre-Val de Loire pose des problèmes récurrents. Peut-être pourrait-on s’en affranchir un peu en développant les lignes transversales et en multipliant les activités à leurs abords.

Les Amis du Rail Giennois – Martial Poncet (28 octobre 2024)