Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient de publier son 6e rapport, c’est l’événement le plus important de l’actualité : le réchauffement dépassera 1,5°C dix ans plus tôt que prévu initialement et les catastrophes « sans précédent » qui lui sont liées vont se multiplier : canicules, incendies à grande échelle, pluies diluviennes, montée de la mer.
La Fnaut attend avec impatience que le gouvernement présente un plan très volontariste de lutte contre le réchauffement, en particulier dans le secteur des transports responsable de plus de 30 % des émissions françaises de gaz à effet de serre.
La Fnaut exprime sa profonde inquiétude face au manque d’ambition du gouvernement
Selon Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports : « il ne s’agit pas d’interdire la voiture, mais de la verdir » : cette conception de la politique des transports est complètement dépassée face au constat de phénomènes dramatiques et irréversibles du GIEC, une véritable alerte rouge pour toute l’humanité.
Les mesures qui s’imposent sont parfaitement connues de l’Etat (voir annexe), elles doivent toutes viser un report du trafic routier sur le transport collectif, la marche et le vélo, et du trafic aérien sur le train.
L’opinion s’inquiète, elle a évolué, le gouvernement doit en tenir compte
Il est manifestement trop tard pour ménager une opinion publique qui a considérablement évolué et peut aujourd’hui accepter les mesures décisives préconisées par la Fnaut.
Les ménages modestes ont tout à gagner à ces mesures qui permettraient de réduire l’intensité du trafic routier et de limiter les émissions de gaz à effet de serre (développement massif des transports publics, taxation des voyages en avion, réduction de la vitesse sur route, introduction du péage urbain…).
– Ces ménages sont les plus soumis aux nuisances du trafic routier, surtout au bruit.
– Ces ménages sont moins motorisés que la moyenne et attendent un développement énergique des transports publics leur garantissant le droit à la mobilité et les protégeant contre les hausses du pétrole.
Il est trop tard pour adopter des demi-mesures et tergiverser : le « greenwashing » et le bricolage ne sont plus d’actualité. Trop de temps a été perdu. Les mesures réglementaires et fiscales préconisées par la Fnaut peuvent être mises en œuvre rapidement. Les investissements exigent un effort financier important mais indispensable pour préparer un avenir soutenable.
Contact presse :
– Bruno Gazeau, président de la Fnaut
– Michel Quidort, président de la FEV
– Jean Lenoir, vice-président de la Fnaut
– Jean Sivardière, membre du bureau de la Fnaut
Les 10 mesures préconisées par la Fnaut
Les mesures préconisées par la Fnaut visent toutes un report du trafic routier sur le transport collectif urbain ou ferroviaire, la marche et le vélo, et du trafic aérien sur le train.
1 – Investir massivement dans les aménagements cyclables et les transports collectifs terrestres électriques : tramways, RER métropolitains. Renforcer l’habitat et les activités autour des gares afin de structurer l’urbanisation périphérique diffuse à l’origine de la dépendance automobile.
2 – Investir massivement sur le réseau ferré classique (lignes régionales, lignes transversales, desserte des villes moyennes). Renforcer les correspondances TGV-TER, éliminer les gares TGV non reliées au TER.
3 – Compléter le réseau des LGV en desservant Toulouse et Nice, afin d’intensifier le report du trafic aérien intérieur sur le train, amorcer une transversale sud à grande vitesse et créer des emplois.
4 – Créer des réseaux d’autocar sur le modèle suisse ou autrichien pour desservir les zones rurales.
5 – Renforcer les taxes sur les billets d’avion, court-courrier et long-courrier, comme dans de nombreux pays européens (Norvège, Autriche, Allemagne, Grande-Bretagne…).
6 – Revoir le barème fiscal kilométrique, une niche fiscale qui surestime de plus de 30 % le coût d’usage de la voiture et incite à utiliser la voiture pour les déplacements domicile-travail.
7 – Limiter les vitesses autorisées sur route : 120 km/h sur les autoroutes, 100 sur les voies express et 80 sur les routes ordinaires, comme en Suisse. Lancer une vaste campagne d’incitation à l’éco-conduite.
8 – Introduire le péage urbain dans les villes où les alternatives à la voiture sont déjà bien développées.
9 – Développer massivement l’auto-partage en zone urbaine, afin d’inciter les citadins à se démotoriser et de récupérer un espace public nécessaire à la marche, au vélo et aux transports publics de surface.
10 – Rénover les lignes capillaires fret, utilisées par 20 % des trains de fret ; financer la ligne d’accès depuis Lyon au tunnel inter-frontalier. Développer le transport combiné rail-route, créer de nouvelles autoroutes ferroviaires. Renforcer la desserte des ports.