Assurant naturellement le respect de la distanciation et non polluant, le vélo est plus que jamais un «geste barrière» à ne pas négliger pour améliorer la qualité de l’air, limiter la pandémie et surtout faciliter le (ou les) déconfinement(s) à venir. Les acteurs du vélo proposent unanimement des pistes d’actions concrètes pour permettre au panel le plus large possible de citoyens d’accéder à la solution vélo.
La pandémie nous a collectivement fait prendre conscience des carences de notre politique de prévention santé. Or, il n’y a pas de meilleure prévention primaire qu’une activité physique quotidienne, comme la pratique régulière du vélo. Et les coûts de santé évités par ces nouvelles pratiques dégageront de vraies marges de manœuvre financières…
Alors comment faire, concrètement ?
Pour commencer, il faut pouvoir circuler à vélo en toute sécurité. Nous demandons à l’Etat de sécuriser le financement de la pérennisation promise des aménagements de transition, dites “coronapistes”, en abondant le fonds vélo de 100 millions d’euros supplémentaires dès 2021. Par ailleurs, nous proposons de financer la conversion cyclable de «territoires pilotes» dans toute la France : au moins une ville moyenne par Région et un territoire rural par département. En effet, si le vélo se développe très rapidement dans les métropoles, le potentiel est loin d’être atteint dans les villes moyennes et au-delà. A terme, chaque territoire doit pouvoir se reconnaître dans un de ces projets pilotes, afin de réaliser que quand on y met les moyens, nos concitoyens adoptent massivement le vélo.
Une fois la pandémie passée, il faudra panser les crises économique et surtout sociale. La vente et la réparation de vélos sont sources de création d’emplois locaux durables et non délocalisables. Le potentiel se compte en milliers. Alors que ce dispositif rencontre un succès tant inattendu qu’impressionnant, nous proposons de reconduire pour 2021 le «Coup de Pouce Vélo» de 50 euros qui permet de réparer son vieux biclou. Ce dernier a déjà permis de créer plus de 500 postes, tout en donnant du pouvoir d’achat et du pouvoir de mobilité à près d’un million de personnes. Le dispositif incarne concrètement le concept souvent incompris d’économie circulaire, car il favorise la réparation et le ré-emploi.
De nombreux emplois industriels ont été détruits par la crise, nous proposons donc d’investir massivement dans l’innovation vélo afin de réconcilier progrès et sobriété: vélomobiles, vélo-taxi, vélos-cargo, vélos en fibre de carbone, toutes ces bicyclettes à haute valeur ajoutée n’attendent que les talents de salariés d’industries sinistrées par le covid.
Par ailleurs, pour soutenir l’ensemble des salariés dans leur changement de mobilité, donnons les moyens aux employeurs d’installer du stationnement vélo sécurisé. Nous proposons le lancement d’un équivalent du programme «Alvéole» pour co-financer de telles infrastructures.
Enfin, comme la jeunesse est notre avenir, il nous paraît indispensable de massifier immédiatement le déploiement du programme «savoir rouler à vélo». Apprendre à se déplacer à vélo en ville en école primaire pour savoir pédaler en autonomie vers les collèges : ainsi émergera une véritable «génération vélo». Nous ferons de la bicyclette une évidence à vie pour les déplacements courts et moyens.
Tribune presse commune