Monsieur le Premier ministre, les constats quotidiens des usagers depuis plusieurs années nous font craindre une baisse accélérée des services rendus par la SNCF.
La dégradation de l’offre
Nous constatons en effet des fermetures de lignes ou des ralentissements inopinés dans plusieurs régions, des réductions de services persistantes sur le TGV à périmètre de réseau constant, sur les Intercités, sur certains TER, causées par une dérive catastrophique des coûts, sur le fret, ainsi que la fermeture brutale de sept terminaux auto/train sur douze en décembre.
A ces réductions s’ajoutent des baisses de la qualité de service concernant l’information et la vente, la gestion des correspondances, l’explication de la tarification, une politique anti fraude qui pénalise les voyageurs honnêtes, des détentes horaires excessives, des retards et des suppressions de trains…
La stratégie de la SNCF
Au niveau de la stratégie de l’entreprise, les évolutions annoncées par SNCF Mobilités sont encore plus inquiétantes.
« Excellence 2020 » traite du trafic international, des activités à l’étranger, du transport régional quotidien, des transports routiers complémentaires, des services porte à porte, de l’apport du numérique, tous services importants, mais oublie le sujet principal : le ferroviaire national !
Le récent projet « Grande vitesse 2020 » présente évidemment des aspects positifs, en particulier l’augmentation du trafic – quoique essentiellement liée à la mise en service exceptionnelle de trois lignes nouvelles à grande vitesse – et à la part croissante de marché du low cost. Mais cette augmentation est limitée à quelques grandes villes sur quelques axes radiaux ; le silence est de mise sur les autres relations qui se dégradent.
La valorisation du réseau classique voulue par le gouvernement ne peut se limiter aux transports régionaux : elle doit inclure les TGV et le service public assuré par les Intercités qui sont de plus en plus utilisés dans la vie quotidienne. Or certains projets de suppression de ces derniers, notamment pour la desserte de la Côte d’Azur, sont inadmissibles.
Face à ce constat ferroviaire, SNCF Mobilités s’attache à développer les activités routières qui concurrencent le train avec Ouibus, malgré son déficit, ou le covoiturage avec IDVROOM.
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