La Fnaut s’inquiète du nouveau report du péage de transit des poids lourds. Elle déplore l’absence prolongée de ressource nouvelle compensant la perte de recette fiscale liée à l’abandon de l’écotaxe et à son remplacement par le péage de transit.
La Fnaut rappelle que l’écotaxe poids lourds, décidée à la suite du Grenelle de l’environnement, avait pour but premier de faire payer au transport routier les coûts qu’il impose à la collectivité, mais qu’elle devait aussi permettre le financement de nouvelles infrastructures de transport.
Or l’écotaxe a été reportée à de multiples reprises par les gouvernements Fillon, Ayrault et Valls sous la pression des transporteurs routiers et des chargeurs, puis remplacée récemment par un « péage de transit » dont le produit net pour l’Etat sera trois fois inférieur : environ 300 millions par an au lieu de 900 (4 300 km de voiries seront concernés au lieu de 15 000).
Il en résulte que le transport routier continue d’imposer ses nuisances aux riverains des grands axes de circulation, en particulier en Alsace, et de bénéficier d’une rente de situation financée par les contribuables et les automobilistes, et aggravée par les aides anticipées reçues par les transporteurs en contrepartie de l’écotaxe prévue.
Il en résulte aussi une situation catastrophique pour les transports collectifs. En effet, faute de ressource nouvelle, la construction d’une centaine de nouveaux transports urbains en site propre est bloquée, et la rénovation du réseau ferré est fortement ralentie : son vieillissement n’est pas enrayé, au point que de nombreuses lignes voyageurs ou fret sont menacées de fermeture.
La Fnaut demande donc au gouvernement :
- d’accélérer la mise en place du péage de transit ;
- de mettre en place une fiscalité écologique sérieuse dans les transports routier et aérien ;
- de dégager rapidement les moyens nécessaires pour développer les transports collectifs urbains en site propre et moderniser le réseau ferré.
L’absence de fiscalité écologique pénalise aujourd’hui les ménages les plus modestes en limitant l’offre de transport public, et décrédibilise le projet de loi sur la transition énergétique.
Contacts presse :
- Jean Sivardière, président de la Fnaut : 04 76 75 23 31
- Jean Lenoir, vice-président de la Fnaut : 06 19 09 78 89