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La desserte ferroviaire du Tréport - Mers-les-Bains, une grande oubliée

28 Mai 2025

Coincée entre la Normandie et les Hauts-de-France, la gare du Tréport a accueilli jusqu’à 3 lignes, celles de Beauvais, d’Abbeville et de Dieppe (fermée en 1938). Si elles permettaient toutes de rejoindre Paris, de relier le Nord, via Abbeville et Rouen, via Dieppe, elles desservaient aussi des vallées industrielles différentes : la verrerie pour la ligne de Beauvais, la serrurerie, la robinetterie pour celle d’Abbeville, la Préfecture pour celle de Dieppe.

Où en est-on ?

Un guichet souvent fermé sans raison, une gare décrépie rachetée en 2020 par la Communauté de communes des Villes Soeurs (la Ville d’Eu, Le Tréport et Mers-les-Bains) qui tarde à faire des travaux : associations et élus maintiennent la pression pour que vive ce territoire dont les atouts sont indéniables : le port, les industries, le tourisme et aussi l’arrivée du réacteur nucléaire EPR de Penly près du Tréport.

Le comité de sauvegarde des lignes ferroviaires du Tréport, soutenu par les élus locaux, a obtenu la rénovation de ligne de Beauvais fermée en 2018. Elle rouvre en 2020 sans amélioration de la desserte.

Les horaires sont insuffisants, inadaptés et la desserte très aléatoire ; elle végète. La desserte de la ligne d’Abbeville, également fermée en 2018, s’effectue désormais en car ; avec un allongement du temps de trajet, des cars inconfortables, une information voyageurs médiocre, on perd des voyageurs.

Pour cette ligne de 33 km de voie unique, les études et les devis de SNCF se succèdent et s’envolent : 67 M€ en 2019, 147 M€ début 2024.

A tel point qu’elle ne figure plus au Contrat de Plan Etat Région 2024- 2027.

Face à la démesure des coûts et au gel du projet, la Fnaut HDF et le Comité décident de financer, avec l’aide de plusieurs dons, une expertise indépendante.

Cette étude met en évidence des exagérations des devis qui pourraient être ramenés à 100 M€ Elle est adressée à la Région qui réunit un comité de pilotage le 10 octobre 2024.

La SNCF admet 30 M€ d’économie sur 2 des 4 postes d’économie possibles. Les 2 derniers postes permettraient une économie supplémentaire de 23 M€. Ils concernent une coûteuse voie d’évitement et des travaux sur les passages à niveau qui pourraient être réduits en concertation avec l’Etablissement Public de Sécurité Ferroviaire.

Depuis cette étude réalisée en juin 2024, on attend toujours un nouveau devis réaliste de SNCF Réseau et une décision de la Région.

 Article intégral (pdf)

Article paru dans La Vie du Rail, par Brigitte Troquet, présidente du Comité de Sauvegarde et de développement des lignes ferroviaires du Tréport