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Grève des contrôleurs aériens : inacceptable !

04 Juil 2025

Alors que les premiers grands départs en vacances ont débuté, les 3 et 4 juillet 2025 ont été marqués par une grève très suivie des contrôleurs aériens français. Ce mouvement, porté par plusieurs syndicats minoritaires mais mobilisés, a entraîné l’annulation de milliers de vols et provoqué d’importantes perturbations dans tout le ciel européen.

Un mouvement d’ampleur nationale

Dès le jeudi 3 juillet, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) a imposé une réduction préventive de 25 à 50 % des vols selon les aéroports. Sur l’ensemble du territoire, 933 vols ont été annulés ce jour-là, touchant particulièrement les aéroports de Nice, Paris-Orly et Paris-Charles-de-Gaulle. Le taux de grévistes a atteint 26,2 %, une mobilisation significative pour le secteur.

Le lendemain, vendredi 4 juillet, la situation s’est aggravée avec une réduction de 40 % du trafic national, affectant cette fois aussi les vols de survol, et provoquant des retards en cascade à travers l’Europe. Jusqu’à 1 500 vols auraient été annulés selon l’association Airlines for Europe, avec environ 300 000 passagers impactés.

Des revendications centrées sur les conditions de travail

Le cœur des revendications porte sur la réforme du contrôle aérien engagée par la DGAC. Les syndicats UNSA-ICNA et USAC-CGT dénoncent notamment l’instauration d’une pointeuse biométrique, jugée infantilisante, ainsi qu’une gestion RH qu’ils qualifient de “toxique”. Ils réclament également une hausse des recrutements, estimant que le sous-effectif chronique menace à la fois la sécurité des vols et la qualité du service.

Ce mouvement social survient quelques mois après un accord majoritaire conclu avec le syndicat majoritaire SNCTA, mais que les syndicats grévistes estiment insuffisant et déséquilibré.

Des conséquences lourdes pour les passagers et les compagnies

Les effets de la grève ont dépassé les frontières françaises. En Belgique, plusieurs vols ont été annulés à Bruxelles et Charleroi. En Espagne, aux Pays-Bas ou encore au Royaume-Uni, les perturbations se sont propagées par effet domino. Les compagnies aériennes, comme Ryanair, EasyJet, Lufthansa ou Air France, ont été contraintes d’annuler ou de reprogrammer des dizaines de rotations.

Sur le plan économique, les pertes sont significatives : entre 3 et 4,5 millions d’euros de redevances non perçues, et environ 17 600 € perdus par vol annulé. Le secteur aérien alerte sur les conséquences répétées de ces grèves, en particulier dans un contexte de fort trafic et à l’approche des Jeux olympiques.

Un bras de fer politique et syndical

Face à la mobilisation, le gouvernement a haussé le ton. Le Premier ministre François Bayrou a dénoncé une grève “choquante” et accusé les syndicats de “prendre en otage les vacanciers”. De son côté, le ministre des Transports Philippe Tabarot a refusé toute remise en cause de la réforme, affirmant qu’il ne cédera pas “à des revendications excessives”.

Pour les syndicats mobilisés, le bras de fer ne fait que commencer. Une nouvelle mobilisation pourrait être envisagée dans les prochaines semaines si leurs demandes restent sans réponse.

 

N’oubliez pas de consulter nos fiches conseils ! https://www.fnaut.fr/droits-des-voyageurs-en-train-et-en-avion-en-cas-de-situation-perturbee-imprevue/

 

Contact presse : Nina Soto, 07 67 78 06 24