Le gouvernement, confronté à une pénurie d’argent public, veut « faire la pause » dans le lancement des grands projets d’infrastructures de transport, et donner la priorité à l’amélioration des transports de la vie quotidienne et des infrastructures existantes, en particulier du réseau ferré classique. Il est soutenu par des économistes, des écologistes et même par la SNCF.
La Fnaut demande l’abandon de nombreux grands projets inutiles ou surdimensionnés, ruineux et nocifs pour l’environnement : aéroport de Notre-Dame-des-Landes, canal Seine-Nord, autoroutes urbaines (A45, GCO, A31 bis, rocade de Rouen…) et même certains projets de transport collectif mal conçus, urbains (lignes 17 et 18 du Grand Paris Express) et ferroviaires (gares TGV « ex-urbanisées »).
A l’inverse, elle demande la réalisation de grands projets vertueux actuellement reportés ou abandonnés au profit des transports du quotidien : urbains (tramways, RER) et ferroviaires voyageurs (LGV sur la transversale sud), fret (liaison Lyon-Turin, CFAL, VFCEA) ou mixtes (LN Montpellier-Perpignan).
La Fnaut s’est toujours investie dans la défense des transports du quotidien : transports urbains (TCSP), trains classiques (TER et Intercités), intermodalité, qualité de service.
La Fnaut exprime cependant ses réserves face aux orientations du gouvernement :
– elle constate que la priorité aux transports quotidiens et au réseau ferré classique n’est que très imparfaitement financée aujourd’hui ;
– elle demande que les grands projets soient examinés au cas par cas et non critiqués en bloc, et attend que le gouvernement fasse un tri rationnel parmi ces projets ;
– enfin elle conteste l’hypothèse que les crédits disponibles pour les transports du quotidien comme pour les grands projets resteront figés au niveau actuel.
La Fnaut a une vision ambitieuse des infrastructures de transport, voyageurs et fret, que nous allons justifier en examinant les questions suivantes :
1 – à quels besoins immédiats et futurs de mobilité et à quels défis économiques et environnementaux faut-il répondre ? ces besoins et ces défis sont-ils correctement évalués ?
2 – est-il pertinent d’opposer les transports de la vie quotidienne et les infrastructures ferroviaires existantes aux grands projets ?
3 – les bénéfices environnementaux des grands projets sont-ils correctement évalués ?
4 – une pause dans le lancement des grands projets, voyageurs et fret, est-elle judicieuse ?
5 – peut-on financer à la fois l’amélioration des transports du quotidien et les grands projets ?