Les Européens vivent en proportion croissante dans des zones urbaines, à plus de 70 % aujourd’hui.
Ces zones concentrent 85 % du PIB de l’Union européenne, mais émettent par ailleurs 40 % du CO2 provenant du transport routier et 70 % des autres polluants. Les particules fines qui, en ville, proviennent majoritairement des pots d’échappement, seraient à l’origine de 42 000 décès chaque année en France. Il s’y ajoute le bruit, le temps perdu dans les embouteillages, les maladies dues à la sédentarité et les menaces sur la santé de la planète.
Ce constat a conduit la Commission européenne à adopter en 2009 un Plan d’action pour la mobilité urbaine, suivi récemment d’une consultation publique à laquelle la Fnaut a répondu.
Sauf exceptions, toutes les grandes agglomérations ont pris plus ou moins conscience du problème posé. Des développements significatifs sont intervenus depuis trois décennies : réintroduction du tramway, zones piétonnes et zones de rencontre, aménagements cyclables, vélos en libre-service, autopartage…
Cela ne veut pas dire que le problème soit résolu, loin de là : en France, 73 % des personnes actives se rendent encore au travail en utilisant leur voiture et la part de cette dernière dans l’ensemble des déplacements n’est descendue en dessous de 50 % que dans trois agglomérations : Strasbourg, Grenoble et Lyon (respectivement 45 %, 48 % et 49 %), dans Paris intra-muros et peut-être dans une dizaine de centres-villes.
Il n’y a pas une solution, mais toute une panoplie de mesures.
Les Français et la ville
Début 2013, l’IFOP a réalisé un sondage sur « le regard des Français sur la ville idéale » auprès de 1001 habitants répartis dans 420 communes de plus de 2000 habitants afin de chiffrer leur ressenti à l’égard de l’action municipale et leurs attentes vis-à-vis de la ville. L’action municipale en matière de déplacements est jugée satisfaisante par 64 % des sondés et insatisfaisante par 36 %. Si 88 % des habitants estiment que leur municipalité a fait du transport une priorité, 64 % d’entre eux considèrent qu’elle devrait le privilégier davantage. Comme l’emploi ou le logement, le transport collectif est considéré comme un élément incontournable de la qualité de vie de 46 % des sondés ; seulement 1 % d’entre eux le jugent secondaire. Aux yeux de 46 % des personnes interrogées, la commune idéale doit être un lieu où il est facile de se déplacer en transport collectif.
La Fnaut défend l’idée qu’aux côtés du plan européen des grands axes d’infrastructures européennes, soit élaboré une politique d’encouragement financier au maillage en transport public des grandes métropoles européennes en compétition mondiale pour le développement économique.