
A la veille de la mise en vente de l’ensemble des billets de train pour cet été, François Delétraz, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports, décrypte la tarification des places et les bons usages pour se prémunir de coûts «démesurés».
Difficile de vivre au jour le jour avec la SNCF. A partir de ce mercredi 12 mars, l’entreprise ferroviaire publique française met en vente la totalité de ses billets de train sur la période des grandes vacances scolaires, qui court du 5 juillet au 31 août. Pour certaines liaisons de l’axe Sud-Est, la réservation est même disponible jusqu’au 13 décembre, juste de quoi laisser le champ libre à une nouvelle billetterie SNCF : celle de Noël. Une opération commerciale qui bénéficie aussi aux utilisateurs estime François Delétraz, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports, qui constate toutefois une augmentation incessante des prix pour maximiser les recettes de la SNCF.
Doit-on se ruer sur la billetterie dès son ouverture pour ne pas payer trop cher ses voyages estivaux ?
Oui. Pour payer ses billets le moins cher possible, il n’y a pas d’autres solutions. Aucun des prix affichés par la SNCF ne peut baisser, ils ne peuvent qu’augmenter. Il faut donc s’y prendre le plus à l’avance possible, d’autant qu’un voyageur peut se faire rembourser son billet jusqu’à sept jours avant le départ. C’est aussi une manière de se prémunir d’une offre qui n’est pas aussi forte que la demande : des trajets sont déjà complets le mois prochain, alors que le réseau pourrait supporter un trafic quatre fois plus élevé. Le problème réside dans le manque de trains, et cela ne devrait pas être résolu avant 2030.
L’ouverture de cette billetterie est particulièrement intéressante pour les voyageurs qui ne disposent pas d’une carte «Avantage» qui bloque le prix des TGV Inoui à 49 euros maximum pour un voyage de moins d’une heure et demie, 69 euros pour ceux compris entre une heure et demie et trois heures et 89 euros pour des trajets plus long. Quelque 4,5 millions de passagers possèdent ce pass à 49 euros l’année, bien qu’il soit réservé aux 18-27 ans, aux personnes âgées de plus de 60 ans ou aux «adultes» qui voyagent le week-end.
Toutefois, si la carte Avantage bloque la tarification des sièges des TGV Inoui, dont le trafic a reculé de 25 % en dix ans, elle ne propose aucun tarif intéressant sur les voyages en Ouigo, dont l’offre a quant à elle augmenté. Ces trains présentés comme low costdotés de plus de sièges permettent à l’entreprise de faire voyager plus de consommateurs sur une même distance.
Pourquoi les prix des billets augmentent-ils ?
Pourquoi tous ces calculs de rentabilité pour une entreprise publique ?
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Article paru dans Libération, par Juliette Garnier