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Les trains transfrontaliers trop souvent inaccessibles aux cyclistes !

30 Oct 2024

Pour le Fnaut infos 310, Gilles Laurent, Président de la Fnaut Hauts-de-France et pilote du réseau mobilité douce analyse le transport des vélos dans les trains transfrontaliers. Que les frontières aient disparu à l’intérieur de l’Union Européenne paraît une évidence, mais c’est loin d’être le cas pour le transport ferroviaire en général et pire encore si le voyageur veut transporter son vélo, notamment pour passer les frontières françaises, comme le précise le guide « Voyager en Train avec son Vélo » de CycloTransEurope.

Les trains internationaux longue distance ne connaissent pas les vélos…

  • Vers la Grande-Bretagne, le transport des vélos n’est pas possible sur les Eurostar entre Paris et Londres. Seuls des Eurostar Bruxelles Londres prennent des vélos.
  • Vers la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne du Nord, les Eurostar (anciennement Thalys) n’embarquent pas les vélos. Un programme de rénovation des rames était prévu avant 2020 mais n’a pas abouti. Les TGV Lille Bruxelles ne les prennent pas non plus. Petite éclaircie, le futur train Intercités Bruxelles – Mons – Paris par la ligne classique acceptera 2 vélos, voire plus à l’avenir.
  • Vers l’Allemagne et le Luxembourg, les TGV et les ICE sont interdits aux vélos non démontés (La recherche horaire propose des TGV Paris Nancy puis des TER jusque Luxembourg). Le train de nuit Paris- Strasbourg-Berlin/Vienne acceptera 3 vélos lors de sa remise en service 2024.
  • En direction de la Suisse, les TGV Lyria Paris-Genève et Paris-Zurich n’ont plus d’espace vélos.
  • Vers l’Italie, les TGV de la SNCF et de Trenitalia sont interdits aux vélos non démontés.
  • En direction de l’Espagne, ce n’est pas mieux sur les TGV aussi bien SNCF que RENFE.

Pour passer la frontière, restent certains trains régionaux… ou le vélo lui-même !

  • Les trains Lille-Tournai, Lille-Courtrai et Maubeuge-Charleroi gérés par la SNCB (Chemins de fer belges) embarquent les vélos mais sans espace réellement prévu pour cela. Il faut prendre un billet (4 €) dans le train, dans les gares belges ou sur le site de la SNCB.
  • Les TER frontaliers avec l’Allemagne et le Luxembourg acceptent les vélos.
  • Les TER les embarquent aussi sur toutes les lignes vers la Suisse.
  • Et les TER sont pour ainsi dire inexistants vers l’Italie et l’Espagne…
  • Vers l’Espagne, les trains d’Euskotren (réseau du Pays Basque) au départ d’Hendaye prennent les vélos.

Si on ajoute à cela que le franchissement de frontière est souvent surtaxé et mal desservi, faire une connexion à vélo entre la dernière gare française et la première gare étrangère peut être un bon plan…

Mais découper un trajet international pour passer les frontières en train régional allonge de beaucoup les temps de trajet, et complique sérieusement la recherche horaire.

InterRail : pas pour les cyclistes !

Les concepteurs du Pass InterRail (carte permettant la circulation en illimité sur les réseaux ferroviaires européens) ont oublié les cyclistes : aucune information n’est disponible sur l’application ou sur le site InterRail concernant la possibilité d’emporter des vélos à bord des trains choisis.

N’est donc pas non plus indiquée la tarification supplémentaire applicable à l’emport de vélos. Or, celle-ci varie selon le pays, le type de train (train régional, train longue distance, train à grande vitesse), et même la région ! Plusieurs tarifs vélo peuvent même se cumuler : par exemple, en Allemagne ou en Suisse, il faut se munir d’une carte vélo journalière + réserver un emplacement vélo sur les InterCités.

Faciliter l’intermodalité train –vélo à travers l’Europe

Il est urgent que les opérateurs ferroviaires s’entendent et prennent en compte les besoins des cyclistes dans leurs déplacements transfrontaliers. Si l’on veut réduire la place de la voiture et favoriser le report modal pour se déplacer en Europe, il faut aussi développer l’intermodalité transports collectifs-vélo. N’oublions pas que la France ambitionne d’être la première destination vélo-touristique d’Europe !

Article paru dans la revue Fnaut infos, écrit par Gilles Laurent, Président de la Fnaut Hauts-de-France

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