
Face à une précarité croissante en matière de mobilité, notamment dans les zones peu denses, la FNAUT plaide pour un véritable « choc d’offre » et une tarification sociale ciblée. À l’occasion de la table-ronde organisée au CESE le 20 mai 2025, Jean-Marie Beauvais a présenté un état des lieux alarmant et des solutions concrètes pour garantir le droit à la mobilité pour tous, tout en répondant aux enjeux sociaux, territoriaux et écologiques.
1. Constat : une précarité de mobilité croissante
-
Définition (selon Wimoov) : combinaison de faibles ressources financières, de pratiques de mobilité coûteuses, et de conditions défavorables (longues distances, manque d’alternatives à la voiture).
-
Chiffres clés (2023) :
-
Moyenne nationale : 19,5 % de précaires.
-
Jusqu’à 33 % dans les zones hors attraction urbaine.
-
-
Conclusion :
-
Toutes les zones sont touchées, y compris les centres urbains.
-
Mais les zones peu denses sont les plus exposées.
-
2. Solutions proposées par la FNAUT
A. Choc d’offre
-
Développer une gamme diversifiée de solutions : marche, vélo, TER, transport à la demande, covoiturage, etc.
-
4 propositions prioritaires :
-
Sauvegarde et relance des petites lignes ferroviaires (7 000 km menacés, utiles à la cohésion territoriale).
-
Arrêts à la demande des trains (modèle économique, écologique et déjà testé en France et à l’étranger).
-
Services express régionaux métropolitains (SERM) : pour structurer les mobilités entre zones périurbaines et métropoles.
-
Confort de l’intermodalité : accessibilité, coordination des horaires, tarification et signalétique.
-
B. Tarification sociale simple
-
Non-gratuité généralisée : risque de réduire les budgets pour améliorer l’offre.
-
Préférer des tarifs solidaires ciblés (obligatoires par la loi, mais peu harmonisés).
-
Nécessité de simplifier l’accès aux aides (lutte contre le non-recours).
3. Autocar et solutions complémentaires
-
L’autocar complémentaire du train, pas concurrent.
-
Exemples étrangers de réseaux de car efficaces en zones rurales (Bregenzerwald en Autriche, Buurtbus aux Pays-Bas).
4. Aménagement du territoire
-
L’éloignement entre domicile, emploi et services est une cause structurelle.
-
Favoriser des aménagements autour des gares (modèle « Transport Oriented Development »).
5. Financement des mobilités durables
-
France sous-investit (45 €/hab/an vs 607 au Luxembourg).
-
Pistes de financement :
-
Quotas carbone.
-
Fonds social climat européen.
-
Écotaxe poids lourds.
-
Taxes sur billets d’avion et séjours touristiques.
-
Fin des concessions autoroutières.
-
Valorisation foncière autour des gares.
-
Retrouvez également :
L’avis du CESE quelles solutions pour des mobilités durables et inclusives en zones peu denses ? https://www.lecese.fr/travaux-publies/quelles-solutions-pour-des-mobilites-durables-et-inclusives-en-zones-peu-denses
La position que la Fnaut avait émise dans le cadre de la consultation par le CESE en vue de l’avis précité : https://www.fnaut.fr/position-de-la-fnaut-quelles-solutions-pour-des-mobilites-durables-en-zones-peu-denses/